"Des informations inquiétantes nous parviennent une nouvelle fois de Libye au sujet des puissantes frappes aériennes auxquelles ont procédé les forces de la coalition à Tripoli", a indiqué le ministère dans un communiqué.
"Il s'agit d'un nouvel écart grossier par rapport aux résolutions 1970 et 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU", poursuit-il.
La coalition menée par l'OTAN a intensifié le 24 mai ses bombardements sur Tripoli.
La diplomatie russe relève en particulier que des "bâtiments n'ayant pas un caractère militaire" ont été touchés par ces bombardements.
"Les frappes aériennes ne permettent pas de mettre un terme à la confrontation entre les parties libyennes et ne font qu'accroître les souffrances des civils libyens", estime le ministère.
La Russie, membre permanent du Conseil de sécurité, s'était abstenue le 17 mars de faire usage de son droit de veto lors du vote de la résolution 1973 qui a autorisé l'intervention d'une coalition internationale en Libye contre le régime du colonel Kadhafi pour protéger les civils.
Depuis, Moscou a vivement critiqué les bombardements de la coalition en Libye, jugeant qu'elle outrepassait le mandat défini par les Nations unies.
Ces nouvelles critiques russes interviennent à la veille du début du sommet du G8 en France, lors duquel les conflits secouant le monde arabe devraient être au cœur des discussions.
Une solution pour la Libye
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergei Lavrov, a déclaré le 24 mai qu'il espère que l'Union africaine arrivera à la mise en place d'un plan permettant la fin de l'impasse en Libye lors de sa réunion du 25 mai.
"J'espère que certaines positions seront adoptées en se basant sur toutes ses approches (proposées par les représentants de l'opposition à Benghazi, l'Union africaine et l'ONU) qui permettront de mettre fin aux massacres le plus rapidement possible ", a déclaré M. Lavrov lors d'une conférence de presse ici à Moscou.
Sur le terrain, huit puissantes explosions ont secoué le 24 mai le secteur de Bab Al-Aziziya, résidence du colonel Mouammar Kadhafi, déjà visé à l'aube par des raids intensifs de l'OTAN.
Le vrombissement des avions de chasse a été entendu, avant que trois explosions assourdissantes ne secouent le secteur, vers 23h00 locales (21h00 GMT), suivies de trois explosions puis de deux autres quelques minutes plus tard. L'OTAN avait déversé le 24 mai à l'aube un déluge de feu sur Tripoli, faisant trois morts et des dizaines de blessés, selon le régime.
AFP-XINHUA/VNA/CVN