«Nous allons offrir 5 milliards de dollars de prêt pour les trois prochaines années", a déclaré le Premier ministre indien Manmohan Singh au premier jour de ce sommet au siège de l'Union africaine. "Nous offrirons 700 millions de dollars supplémentaires pour établir de nouvelles institutions et des programmes de formation", a-t-il ajouté.
Lors du premier sommet de ce genre, à New Delhi en avril 2008, l'Inde avait promis à l'Afrique 5,4 mds USD de prêts sur cinq ans, dont près de deux milliards ont été engagés depuis, selon un décompte annoncé lundi par le ministre indien des Affaires étrangères S.M. Krishna.
"L'Afrique dispose de tous les éléments pour devenir un pôle majeur de croissance dans le monde du XXIe siècle. Nous travaillons avec l'Afrique pour l'aider à réaliser son potentiel", a déclaré M. Singh dans son discours d'ouverture.
Parmi les institutions qui doivent être fondées au titre du partenariat Inde-Afrique figurent un institut des technologies de l'information prévu au Ghana, un institut de planification de l'éducation au Burundi, un institut du commerce extérieur en Ouganda et un institut du diamant au Botswana, pour lesquels des accords-cadre ont d'ores et déjà été signés, a annoncé de son côté l'Union africaine.
La Chine conserve un poids nettement plus important en Afrique, avec des échanges commerciaux de 126,9 mds d'USD (89 mds d'euros) l'an dernier. Les échanges entre l'Inde et l'Afrique se sont élevés à 31 mds d'USD (21,7 mds d'euros) en 2009-2010, selon la Confédération de l'industrie indienne, le président de la Commission de l'UA, Jean Ping, évoquant de son côté un chiffre annuel de 50 mds d'USD.
M. Ping a demandé de son côté à l'Inde d' "étendre aux principaux produits africains" les exemptions douanières accordées par l'Inde, depuis le précédent sommet de New Delhi, aux pays africains les moins avancés au titre du régime de franchise de droits et de préférence tarifaire (DFTP).
Le sommet d'Addis devait s'achever hier par l'adoption d'un accord cadre de coopération renforcée, visant notamment à "élargir la coopération économique et les liens en matière de commerce et d'investissements" entre les deux partenaires, qui représentent plus de deux milliards d'habitants de la planète. L'installation en Afrique des banques indiennes devrait, entre autres, être facilitée.
Jean Ping a de son côté insisté sur le volet politique de la coopération entre l'Inde et l'Afrique. "Nous devrons travailler davantage ensemble et unir nos forces dans le cadre du Mouvement des non-alignés (NAM) et le G-77, afin de nous assurer que nos intérêts collectifs soient préservés, notamment en ce qui concerne le changement climatique, la réforme du Conseil de sécurité des Nations unies et le cycle de Doha de l'Organisation mondiale du commerce", a fait valoir le président de la Commission de l'UA.
AFP/VNA/CVN