L'explosion a réduit à l'état de ruines l'immeuble de trois étages, et le bilan relativement léger (six morts, 23 blessés) n'est dû qu'à l'heure matinale de l'attaque, seuls les fonctionnaires de permanence la nuit étant présents.
Les talibans avaient juré, le jour même de la mort du chef d'Al-Qaïda il y a plus de trois semaines, d'intensifier leur campagne d'attentats qui a déjà fait près de 4.400 morts en moins de quatre ans dans ce pays allié à Washington dans sa "guerre contre le terrorisme". À l'aube, "un kamikaze a précipité sa voiture bourrée d'explosifs contre le commissariat du département de la police (CID) dans le quartier militaire" de Peshawar, dans le Nord-Ouest, a déclaré Mohammad Ijaz, un officier de police, assurant que l'immeuble de trois étages avait été entièrement détruit. Cinq policiers et un soldat ont été tués, selon la police de Peshawar, la grande ville du Nord-Ouest aux portes des zones tribales bastion des talibans et d'Al-Qaïda. Neuf des 23 blessés sont des policiers, les autres étant des civils, dont un enfant.
"Nous pensons qu'il y a encore quatre ou cinq personnes dans les décombres", a indiqué en milieu de matinée (heure locale) l'officier Ijaz.
Le véhicule piégé, une camionnette, contenait entre 250 et 300 kg d'explosifs, selon la police, et des morceaux de carcasses ont été projetés à près de 300 mètres.
Le consulat des États-Unis est situé à une centaine de mètres du commissariat, en plein coeur de ce cantonnement de l'armée, un quartier où résident les officiers et leurs familles, censé être placé sous haute sécurité.
"À cette heure-ci, il y a d'ordinaire 10 à 15 personnes dans le commissariat", selon l'officier Ijaz. L'attaque a été perpétrée pendant la prière musulmane de l'aube, ce qui peut expliquer que la sécurité dans la rue ait pu être relâchée. "J'étais en train de prier quand l'explosion a fait s'effondrer l'immeuble", a raconté l'agent Farid Khan, qui a eu l'épaule fracturée. Le Mouvement des talibans du Pakistan (TTP), allié à Al-Qaïda, a revendiqué l'attentat moins de trois heures après.
Dans la nuit du 22 au 23 mai, quatre à six kamikazes du TTP avaient tué 10 militaires et détruit deux avions dans l'attaque d'une base aéronavale de l'armée à Karachi (Sud), la capitale économique du Pakistan.
AFP/VNA/CVN