Dô Duy Thai, vice-président de l’Association de production d’acier du Vietnam :
Le café vietnamien dispose de toutes les conditions nécessaires pour faire l’objet d’une marque internationale. |
Posséder des marques de renommée régionale comme mondiale implique d’abord qu’elles soient fortes au Vietnam. C’est donc sur notre marché qu’elles doivent être développées en premier lieu. Compte tenu de leur nature, cela implique aussi que le gouvernement accorde son soutien aux entreprises vietnamiennes afin qu’elles puissent acquérir une position dominante sur le marché domestique, notamment dans les secteurs industriels. Une fois cela acquis, la renommée de ces marques s’étendra dans la région puis dans le monde. Il s’agit d’un processus naturel que l’on constate de manière générale dans le monde entier. Ainsi, des pays comme le Japon et la République de Corée ont tous développés chez eux leurs produits comme les marques les couvrant, avant que ceux-ci s’internationalisent.
Dang Lê Nguyên Vu, président du conseil d’administration du groupe de café Trung Nguyên :
Le café vietnamien dispose de toutes les conditions nécessaires pour faire l’objet d’une marque internationale, mais, jusqu’à aujourd’hui, cet objectif n’a pu être atteint, y compris par notre café de marque Trung Nguyên.
Nous sommes actuellement le 2e producteur mondial de café et c’est là un grand avantage. Si nous sommes déterminés à élaborer une marque internationale pour ce dernier, un chiffre d’affaires à l’export de 10 à 20 milliards de dollars de café n’aura plus rien d’extraordinaire.
J’ai une idée pour cela. Si nous avons une ville du café, ce sera vraiment quelque chose d’original et d’attrayant qui nous rapportera gros.
En tant que pays tropical, le Vietnam abonde de fruits, comme pamplemousses, litchis ou fruit du dragon. |
La ville de Buôn Ma Thuôt possède toutes les conditions pour devenir cette ville. Comme vous le savez, la consommation mondiale de café est énorme. Si le Vietnam présente systématiquement au monde cette ville du café, il sera de plus en plus connu sur la carte mondiale des cafés. C’est l’ensemble du secteur qui en retirera les fruits, cultivateurs, commerçants et exportateurs, et, plus largement, toute notre économie.
Nous n’avons pas encore tous les éléments nécessaires pour créer une marque de portée internationale. Ainsi, pour en rester sur le café, nous n’avons pas de stratégie nationale de développement. Si nous en avions une, même prochainement, nous pourrions pleinement exploiter la crise mondiale de ce secteur qui nous offre, à nous, de très grandes opportunités.
Nguyên Minh Phong, Docteur ès sciences économiques :
L’élaboration de marques mondiales est une tâche commune à l’État, aux entreprises et aux associations d’entreprises. Nous ne pouvons pas la laisser aux seules entreprises. Dans d’autres pays, il existe des stratégies d’élaboration de marques de portée mondiale dont l’application est suivie par le gouvernement, soutenue par le droit de la propriété industrielle, et accompagnée par des programmes de promotion. Par ailleurs, les entreprises elles-mêmes sont conscientes de l’impératif de qualité de leurs produits. C’est grâce à de telles stratégies que le Japon possède des marques universellement connues comme Toyota ou Sony, ou la République de Corée avec Samsung ou Hyundai, sans évoquer les États-Unis... Il nous faut donc élaborer un projet national en ce sens qui devra en outre soutenir nos entreprises dans la création et le développement de marques. Avec 19 groupes de produits d’exportation majeure, nous avons largement le choix pour en sélectionner quelques-uns en vue de créer une marque de portée internationale. Ce pourrait être le café, le riz, ou encore le poivre...
Vo Anh Tài, directeur du voyagiste Saigontourist :
Dans le secteur du tourisme, Saigontourist est la seule entreprise à avoir été primée «Marque nationale». Le soutien des programmes d’assistance des marques nationales ont considérablement contribué au succès de notre stratégie de création d’une marque de portée internationale : Saigontourist même.
Mais selon moi, pour reproduire une telle expérience à plus grande échelle, il est indispensable, mis à part le bénéfice du soutien de l’État, que nos entreprises comme notre milieu d’affaires s’impliquent réellement et profondément. Des recommandations ?
La qualité des services comme des produits doit être davantage améliorée, par exemple...
Nguyên Van Son, spécialiste du Centre d’études pour le développement du delta du Mékong :
Notre point fort demeure les produits agricoles tels que riz, fruits, produits aquatiques... Créer une marque commerciale de portée internationale est un processus qui nécessite impérativement une stratégie de développement.
Une bonne marque est toujours le reflet d’une qualité et d’un succès technique ou commercial, sinon d’un engouement social.
Élaborer une marque en tant que signe distinctif est toujours insuffisant. Afin qu’elle devienne puissante, elle doit couvrir des produits de qualité, d’une certaine stylistique, dont la distribution ou ses modalités se distingue de ses concurrents, et correspondant à une ou plusieurs gammes de prix, c’est-à-dire un positionnement sur le marché. Seule de telles marques pourront rivaliser avec leurs concurrentes du monde.
Linh Thao/CVN