Le français, une langue économique

Parler le français est un atout. Cette langue, qui est utilisée dans 77 pays et sur 5 continents, présente un intérêt sur le plan économique. C’est ce qu’a affirmé Mme Yamina Benguigui, ministre déléguée auprès du ministre français des Affaires étrangères, chargée de la Francophonie.

Yamina Benguigui.

Quelles sont les politiques de la France pour accentuer le rayonnement de la Francophonie dans le monde ?

La France, en l’occurrence le ministère de la Francophonie, a relancé l’enseignement du français. Nous avons conscience que le français, dans l’espace francophone, s’est un peu affaissé. Nous avons donc créé un programme qui s’appelle «Cent mille professeurs pour l’Afrique». C’est un programme de formation de formateurs que nous allons aussi mettre en place sur l’Asie du Sud-Est et nous allons commencer par le Vietnam. Nous sommes très conscients que la langue française aujourd’hui est devenue une langue économique. Nous avons l’Afrique francophone qui est en pleine progression économique et, aujourd’hui, ces pays sont francophones. Ce sont des pays qui ont des langues maternelles mais où l’anglais n’est pas la première langue. Cela reste les langues maternelles et le français !

Donc, aujourd’hui, je pense que la mobilité économique et la mobilité des personnes sont très importantes. Elles sont en pleine progression. C’est vraiment quelque chose de nouveau. J’ai établi pour le ministère un autre objectif très important qui est le droit des femmes dans l’espace francophone. J’ai donc monté le premier forum mondial des femmes francophones parce qu’il faut savoir que les acquis des femmes ne resteront pas toujours des acquis. Il y a eu de graves problèmes, ces dernières années, que ce soit en Afrique, en République démocratique du Congo, mais aussi dans le Monde Arabe, en Tunisie : le problème du mariage précoce, l’accès à l’école pour les filles, l’accès au travail, les mêmes salaires. Penser cette dimension «femmes» dans l’espace francophone comme un peu «toutes les femmes», c’est avoir un outil où les États pourraient intervenir et l’objectif, c’est de pouvoir faire évoluer les textes fondateurs de l’OIF pour y inscrire le droit des femmes.

Quelles sont les politiques de la France pour aider le Vietnam à développer sa communauté francophone ?

Des stagiaires vietnamiennes dans un cours de perfectionnement de la langue française à Lyon.

Il y a beaucoup de partenariats avec les institutions vietnamiennes, mais revenons aux liens économiques. Il y a aussi, je pense, depuis ces dernières années, plus de facilités dans les échanges entre étudiants. Nous avons, nous, de notre côté, à faire des efforts. D’ailleurs, ce ne sont pas des efforts, c’est une volonté, un objectif. Peut-être pourrions-nous avoir plus d’étudiants français ici. Nous avons 347 établissements bilingues assez actif. On pourrait dire aux jeunes Vietnamiens que la langue française, au-delà de la France, est une langue qui appartient à l’espace francophone. Et aujourd’hui, c’est vraiment devenu une langue économique. Entre la France et le Vietnam, nous avons une histoire particulière. Nous avons des liens. Mais peut-être que dans l’inconscient collectif, on ne pense pas forcément à apprendre le français pour travailler réellement avec cette langue. On la pratique plus pour être proche de la France et du côté «école d’excellence». Mais il faut savoir que parler le français est un avantage. Il est parlé dans 77 pays sur les 5 continents et il a un intérêt sur le plan économique : dans le tourisme, l’hôtellerie, dans les pays francophones comme l’Afrique francophone. C’est nouveau !

Ces dernières années, beaucoup de jeunes Vietnamiens ont bénéficié de bourses du gouvernement français. Quels sont les avantages que la France leur accorde ?

La France propose un important programme de bourse. Mais ce n’est pas suffisant. Nous avons eu de nombreux entretiens en compagnie de l’ambassade de France. Et nous allons vraiment faire en sorte de faire évoluer cette situation. Nous avons vraiment instauré plus de réciprocité au niveau des bourses.


Francophonie : la vice-présidente du Vietnam reçoit Yamina Benguigui


Le Vietnam soutient la multiplication des activités de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) dans la politique, l’éducation, la culture et le développement, a déclaré la vice-présidente du Vietnam, Mme Nguyên Thi Doan, en recevant le 18 octobre à Hanoi la ministre déléguée auprès du ministre français des Affaires étrangères, chargée de la Francophonie, Mme Yamina Benguigui.
Le Vietnam attache toujours de l’importance à ses relations avec les pays francophones, a-t-elle affirmé, ajoutant que la Francophonie permet au Vietnam de renforcer ses relations avec d’autres pays, dont la France et les pays d’Afrique.
La vice-présidente s’est également déclarée heureuse de la plus grande attention que la Francophonie porte à la coopération économique, notamment la coopération tripartite, avant de saluer la stratégie économique de la Francophonie qui doit être adoptée lors du 15e Sommet prévu au Sénégal fin 2014.
Appréciant le rôle important et les contributions de la France à la Francophonie, notamment à ses activités dans la région Asie-Pacifique et au Vietnam, Mme Nguyên Thi Doan s’est déclarée convaincue que la France continuera de valoriser son rôle et contribuera davantage au développement de cette région.
Mme Yamina Benguigui a salué l’attitude dynamique et active du Vietnam en tant que membre de l’OIF, notamment dans le renforcement de la langue française, avant d’affirmer qu’il bénéficiera d’une priorité dans le cadre d’un programme de formation de professeurs de français impliquant différents pays.

Propos recueilli par Vân Anh/CVN

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