Nguyên Mai, président de l’Association des entreprises à participation étrangère. |
Nguyên Mai, président de l’Association des entreprises à participation étrangère. |
Exploiter les opportunités apportées par l’AEC
L’AEC va intégrer l’ensemble des économies de l’Asie du Sud-Est pour constituer un marché commun de près de 600 millions de personnes et dont le PIB est de 2.200 milliards de dollars, à comparer aux mêmes données de notre pays : 90 millions et 130 milliards de dollars (2002). Les barrières tarifaires entre les membres de cette communauté seront supprimées, qu’il s’agisse de circulation de biens, de personnes ou de capitaux. La conséquence directe sera la baisse du coût des exportations comme des importations, ce qui améliorera significativement la compétitivité des produits et services de notre pays face à ses clients mais aussi concurrents mondiaux comme la Chine, le Japon, l’Inde, l’Australie et l’Union européenne, et donnera un nouvel essor à la consommation domestique. De même, le Vietnam profitera de davantage d’investissements directs étrangers (IDE) originaires des pays membre de l’AEC, mais aussi des autres pays du globe qui souhaitent profiter de cette dernière.
Le Vietnam s’est déjà bien préparé pour profiter pleinement de ce futur marché commun qui a vocation à devenir à terme un marché unique. Et ce, plus particulièrement depuis son entrée à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) qui lui a permis de réformer de nombreuses institutions, d’améliorer son environnement d’investissement et d’affaires, et d’améliorer les capacités d’administration publique. Et le gouvernement de notre pays accélère actuellement les réformes et programmes de restructuration afin d’être fin prêt, d’ici à presque deux ans, à la fondation de l’AEC.
Nguyên Thuong Lang, prof. de l’Université nationale d’économie. |
Avantages et challenges de l’AEC pour le Vietnam
Le Vietnam est le deuxième foyer de peuplement en Asie du Sud-Est, et il bénéficie de nombreux atouts pour fortement développer son économie. Il ambitionne d’être l’un des pays majeurs au sein de l’AEC. Dans ce cadre, notre pays aura d’immenses opportunités de croissance de son commerce extérieur, d’attraction de davantage de capitaux étrangers et d’augmenter ses investissements dans la région. En d’autres termes, l’AEC lui permettra, sinon d’accélérer, de soutenir la croissance de son économie, de diminuer les risques d’instabilité de cette dernière en étant intégrée à celle d’un bloc, ainsi que d’améliorer sa compétitivité prix.
Il y aura toutefois de nombreux challenges pour bénéficier pleinement de l’AEC, notamment sur le plan institutionnel, des infrastructures et de ressources humaines qualifiées. En prévision, notre pays applique et devra appliquer un train de mesures sur le long terme. Il s’agit en premier lieu d’exploiter nos potentiels en matière d’export, d’investissement et d’envoi de personnel au sein de l’AEC. Puis, à une échéance de 10 à 15 ans, d’autres seront prises pour assurer des relations étroites et durables entre les pays membre de la communauté.
Vo Tri Thành, chef adjoint de l’Institut central de gestion économique. |
Devenir actif au sein de la coopération régionale
Certes, les trois «piliers» importants de l’AEC sont le commerce et le secteur tertiaire plus généralement, ainsi que l’investissement. Mais la fondation de l’AEC ne se résume pas seulement à l’économie, raison pour laquelle, d’ailleurs, le Vietnam considère particulièrement le rôle de plus en plus important de l’ASEAN depuis l’année 2000.
En dehors du fait que sa qualité de pays membre de cette association puis de la Communauté de l’ASEAN est un outil privilégié de son intégration au monde, cette dernière va changer fondamentalement son rôle en matière de coopération. En effet, de pays bénéficiaire de coopérations internationales ou étrangères, il va cette fois devenir l’auteur de telles initiatives dans la région. Et dans ce domaine, l’ASEAN aura besoin de pionniers après 2015, et le Vietnam en sera un. Par ailleurs, la communauté va bénéficier à plus ou moins moyen terme de l’assistance de bailleurs internationaux dans le cadre du soutien de son développement socioéconomique, telle la BAD par exemple, et le Vietnam en bénéficiera directement, bien sûr.
Franz Jessen, chef de la Délégation de l’Union européenne au Vietnam. |
S’adapter à un nouvel environnement économique
Une fois l’AEC instituée, le Vietnam devra s’adapter à un nouvel environnement économique. Tous ses acteurs économiques, privés ou non, tout comme ses administrations publiques concernées par l’économie, devront évoluer pour assurer au pays une pleine intégration à cette communauté économique. Le Vietnam devra également améliorer continuellement ses infrastructures pour recevoir davantage d’investissements, notamment de l’Union européenne...
Quê Anh/CVN