Mme Nguyên Thi Hông, chef du Département des politiques monétaires de la Banque d’État du Vietnam. |
Les politiques du crédit produisent leurs effets
La pratique de la circulaire No14/2012 de la Banque d’État du Vietnam prise pour application de l’arrêté gouvernemental No41/2010 et des politiques du crédit, notamment dans l’agriculture et en zone rurale, passent à une nouvelle phase. En 2012, la croissance annuelle du crédit dans ces secteurs a atteint 8%.
Les banques ont correctement suivi les politiques du crédit pour les secteurs de la production et du commerce. Elles ont réellement soutenu ces entreprises et exploitants pour développer ces secteurs plutôt que d’investir dans d’autres présentant de plus grands risques.
En dehors de la priorité à l’agriculture, aux agriculteurs et aux zones rurales, la Banque d’État du Vietnam en a accordée une autre aux petites et moyennes entreprises (PME), aux secteurs de l’export, de l’industrie auxiliaire et de la transformation alimentaire.
Lors des quatre premiers mois de cette année, la mobilisation de l’épargne par dépôt en banque a connu une croissance de 5,3% sur décembre 2012 et de 150% en glissement annuel. Quant au volume de crédit, il a crû de 1,4%, avec des taux d’intérêts en court terme de 11% à 13%, et dans les secteurs privilégiés, de 9% à 10%.
Nguyên Phuoc Thanh, directeur général de la Banque de commerce extérieur du Vietnam (Vietcombank). |
Delta du Mékong : crédit à la riziculture et à l’aquaculture
Bien que notre activité professionnelle concerne majoritairement l’export, nous accordons une priorité à la riziculture et à l’aquaculture dans le delta du Mékong. À ce jour, sur un encours de crédit de 6.000 milliards de dôngs à An Giang, 4.500 milliards ont été accordés à des entreprises et exploitants du secteur de l’agriculture ou des zones rurales.
Nous savons que la structure de la production de poissons tra et basa a évolué dans cette région. Auparavant, les poissons étaient élevés par des exploitants, et les entreprises se chargeaient de les acquérir pour les transformer et les exporter. Aujourd’hui, l’entier processus est assuré en interne, l’entreprise se chargeant de toutes les tâches, de l’élevage à la commercialisation. Cela lui permet d’assurer la qualité du produit comme de mieux gérer les entrées et sorties. Cette nouvelle structure de ce segment implique sûrement une modification de la pratique du crédit, et nous devons donc définir de nouvelles politiques plus appropriées.
Concernant la riziculture, selon nos études, de nombreuses commandes étrangères ont été acceptées, mais les risques d’annulation demeurent élevés. Devant cette situation, les principales provinces rizicoles du pays ont besoin d’investir davantage dans la construction d’entrepôts et dans le renouvellement de leurs technologies de transformation afin de mieux conserver le riz, et nous aurons certainement à intervenir...
Nguyên Tri Hiêu, expert en banque et finance. |
Conjuguer les efforts du gouvernement, des banques et des entreprises
Ces derniers temps, les banques n’ont assumé pas correctement leur rôle de soutien des entreprises. Je constate qu’il y a encore des problèmes pour de nombreuses raisons, notamment le risque de créances douteuses. Souhaitant naturellement éviter un ratio trop élevé, les banques hésitent encore trop dans l’octroi de prêts, comme les autres années. Par ailleurs, les incidences de la situation économique actuelle perdurent : les entreprises ont toujours des problèmes de stocks, par exemple, et la population limite sa consommation en ces temps difficiles, ce qui conduit à une faible demande de crédit des premières.
Pour moi, pour supprimer ces obstacles et améliorer l’accès des entreprises au crédit bancaire, ce qui, au passage, assurera une meilleure circulation des capitaux dans notre économie, les trois acteurs que sont le gouvernement, les banques et les entreprises doivent agir conjointement. Les banques doivent étudier et analyser la santé financière des entreprises, mais aussi leurs politiques de prêts afin de mieux gérer le risque client tout en finançant l’entreprise au moment où elle en a besoin. Les entreprises, elles, doivent être plus transparentes, notamment en ce qui concerne leurs documents comptables et financiers, afin que les banques puissent avoir une meilleure visibilité et une meilleure appréciation. Quant au gouvernement, il conserve un rôle important en la matière, notamment en intervenant avec ses programmes de garantie des crédits. La garantie de l’État, ou des autorités locales d’ailleurs, est un réel soutien pour les entreprises aux moments difficiles.
Trinh Ngoc Khanh, directeur général de la Banque d’agriculture et de développement rural (Agribank). |
Pour une meilleure distribution du crédit dans l’agriculture
Agribank, par essence, est traditionnellement le compagnon des agriculteurs, et nos stratégies les privilégient toujours, tout comme ceux qui vivent en zone rurale.
Fin mars dernier, ces secteurs représentaient près de 70% de notre encours de crédits avec plus de 324.000 milliards de dôngs. Récemment, notre banque a envoyé une mission d’étude auprès de 15 entreprises d’élevage aquicole, de transformation de produits aquatique et d’entreposage de riz de la province d’An Giang (delta du Mékong). Nous avons discuté avec elles de l’expérimentation d’une convention-cadre de crédit, notamment avec les grandes exploitations agricoles.
Enfin, en réponse à la Banque d’État du Vietnam qui a demandé aux banques commerciales une baisse des taux d’intérêts des prêts, nous avons lancé plusieurs programmes de crédit à taux préférentiel destinés aux agriculteurs et aux PME, en veillant par ailleurs à simplifier en interne les modalités du dossier de prêt.
Quê Anh/CVN