Intitulé «Mesures d’économies d’énergie pour la réduction des effets du changement climatique», l’ouvrage scientifique primé de Pham Van Quân aborde un sujet brûlant. «Le changement climatique est une question universelle, au coeur de la préoccupation de toutes les nations, notamment du Vietnam qui sera l’un des plus touchés. J’ai choisi ce sujet qui vise l’économie d’énergie et la résilience aux effets du changement climatique», a confié le jeune Docteur.
Pham Van Quân (1er plan, 2e à gauche) et les titulaires du prix «Green Talents 2011». |
Lien étroit entre eau et énergie
Pham Van Quân a mené en même temps deux travaux de recherche patronnés par l’Université de l’architecture de Hanoi et l’Université de Tokyo (Japon). Le premier sur le développement d’un réseau d’utilisation équilibrée de l’eau de la Rivière pour faire face au changement climatique ; et le second, sur la gestion du réseau d’eau de la Rivière des Parfums (Sông Huong) et de la ville de Huê (province de Thua Thiên – Huê, au Centre).
Des travaux de recherche d’actualité, où Pham Van Quân insiste sur le lien étroit entre eau et énergie dans la gestion des villes. Ses travaux de recherche, qui ont montré par ailleurs l’absence d’un tel lien au sein des réseaux d’eau en ville, seront utiles à toutes les villes asiatiques connaissant un développement rapide.
Bien réagir en cas de catastrophes
Le Docteur Pham Van Quân (gauche) reçoit le prix «Green Talents 2011». |
À côté du changement climatique, le jeune Docteur vietnamien concentre ses études sur d’autres sujets également d’actualité comme l’urbanisme, l’environnement et l’architecture urbains, la gestion des déchets… Pour ce dernier sujet, Pham Van Quân et ses collègues ont proposé au ministère de l’Industrie et du Commerce de créer des chaînes de tri automatique des déchets.
Soucieux de régler certains problèmes impérieux de la société, Pham Van Quân a proposé d’introduire dans les programmes scolaires une nouvelle discipline intitulée «Les catastrophes au sein des régions urbaines». Le but est de doter les jeunes de connaissances de base pour se protéger en cas de catastrophes, naturelles ou non.
Il confie : «Quand je faisais mes études au Japon, on a fait des exercices pour nous préparer à bien réagir en cas de séisme. On nous a dit de débrancher d’abord tous les équipements électriques, puis de se réfugier sous une table. Au Vietnam, les gens auraient plutôt tendance à se jeter dans les rues, où le risque de mortalité est le plus élevé». Et de prendre en exemple l’inondation historique de 2008 à Hanoi. «Elle a été causée par des jours de pluies torrentielles. On a recensé 22 morts, pour la plupart électrocutés ou noyés dans des bouches d’égout. S’ils avaient eu les connaissances élémentaires en matière d’attitude à adopter en cas d’inondation, ces personnes seraient probablement encore en vie actuellement».
Désireux de voir un jour les habitants vivre dans un environnement sain, le jeune Docteur nourrit d’autres projets de recherche, concernant par exemple le développement à la campagne de réseaux de traitement des ordures et eaux usées, ou les mesures d’économies d’énergie dans le secteur de la construction.
Cette année, le Docteur Pham Van Quân effectuera, comme les autres lauréats, un séjour de recherche de plusieurs mois en Allemagne.
Le prix écologique «Green Talents»
Déjà 55 jeunes scientifiques dans le monde se sont vu attribuer le prix «Green Talents». Il s’agit d’un prix annuel décerné depuis 2009 par le ministère allemand de l’Éducation et de la Recherche (BMBF) à l’intention des jeunes scientifiques. Pour sa 3e édition, le «Green Talents 2011» a vu la participation de 331 chercheurs de 58 pays. Ont été retenus pour la finale des projets de recherche de portée internationale et jugés comme «faisables». Ils abordent certains sujets tels que le changement climatique, la raréfaction des ressources en eau, la pollution...
«Le développement durable est un enjeu planétaire. Les projets comme +Green Talents+ contribuent à promouvoir un pluralisme culturel et une créativité favorisant l’élaboration de solutions globales. C’est pourquoi nous cherchons à renforcer les échanges entre les jeunes chercheurs dans le domaine de l’environnement et du développement durable», a indiqué le sénateur allemand Thomas Rachel, ministre d’État au BMBF.
Nghia Dàn/CVN