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Nguyên Khanh Duy (2e à gauche) et ses amis de l’équipe nationale de chimie. |
Photo : VNA/CVN |
Les 48es IChO 2016, qui ont eu lieu le mois dernier dans la capitale géorgienne, Tbilissi, ont réuni 280 candidats venus de 75 pays et territoires. Trois élèves vietnamiens y ont été primés. Deux médailles d’or sont revenues à Dinh Quang Hiêu, du lycée d’excellence de l’Université des sciences naturelles relevant de l’Université nationale de Hanoï, et à Nguyên Khanh Duy, du lycée d’élite Lam Son de la province de Thanh Hoa (Centre). Nguyên Thanh Trung, du lycée d’excellence Lê Hông Phong de la province de Nam Dinh (Nord), a décroché l’argent.
Nguyên Khanh Duy a 18 ans. Très tôt, il a montré un intérêt prononcé pour les sciences. C’est au lycée qu’il s’est pris de passion pour la chimie. Il a participé à de nombreux concours de chimie au niveau provincial et national. «La chimie est très intéressante. Les expériences aboutissent parfois à des choses surprenantes, confie-t-il. Pour moi, la chimie est une ouverture sur le monde. Elle explique bien des phénomènes qui se passent quotidiennement, par exemple pourquoi le fer rouille. Mélanger des substances et attendre de voir ce qu’il se passe, c’est vraiment excitant !»
Et la chimie a des applications concrètes dans la vie réelle. «Comme par exemple mélanger du bicarbonate de soude avec du vinaigre provoque une réaction chimique, et les nombreuses bulles permettent de déboucher un tuyau».
Issu d’une famille paysanne
Beaucoup ont demandé à Duy quelles étaient ses méthodes d’apprentissage. Comment diable en effet a-t-il pu accumuler autant de connaissances en si peu d’années !
Nguyên Khanh Duy est passionné par les expériences de chimie. |
Photo : VNA/CVN |
Il a confié qu’il n’a pas de secret, et qu’il ne se met pas de pression. Ses parents lui font confiance et le laissent gérer son emploi du temps à sa guise. «Je suis né dans une famille d’agriculteurs. La vie est difficile, mais mes parents ont toujours fait en sorte que je puisse me concentrer dans mes études», explique-t-il.
Il insiste cependant sur la nécessité de trouver un équilibre entre loisirs et études. «Il faut éviter que la balance penche trop d’un côté ou d’un autre», recommande-t-il. Quand il est de bonne humeur, il peut étudier toute la journée, jusqu’à oublier de manger. S’il se sent stressé, il regarde des films ou fait du sport, notamment du karaté, une autre de ses passions. «J’ouvre toujours un livre avec envie, avec passion, assure-t-il. Vous ne pouvez aller vraiment au fond des choses que si vous aimez ce que vous faites, passionnément».
Pour retenir les symboles et les formules chimiques, Duy a imaginé des poèmes rythmiques. Outre ce qu’il apprend à l’école, le jeune chimiste fréquente aussi assidument les bibliothèques et passe des heures à surfer sur Internet, où il trouve des publications scientifiques.
Premier voyage à l’étranger
Après avoir été choisi pour intégrer l’équipe nationale de chimie en vue des Olympiades 2016, il a donné un bon «coup de collier» pour être fin prêt le jour J.
Ses professeurs l’avaient en effet prévenu : attention à ne pas trop se reposer sur ses acquis, le niveau est très relevé !
Organisées annuellement depuis 1968 (sauf en 1971), les IChO sont l’un des cinq concours destinés aux lycéens du monde entier. Le Vietnam, présent depuis 1996, y a toujours brillé. C’était la première fois que Duy allait à l’étranger, donc tout était nouveau pour lui. «Ce qui m’a le plus impressionné en Géorgie, c’est la nourriture locale, délicieuse et parfumée, comme le khachapuri (sorte de pain au fromage), le chakapuli (ragoût de côtelettes d’agneau) et le yaourt au lait de bufflonne. J’ai aussi eu la chance de visiter le vieux Tbilisi et une église. Les Géorgiens sont chaleureux et sympathiques».
C’est trois jours après l’examen que les résultats sont tombés. Tous les enseignants et les autres participants de la délégation vietnamienne l’ont félicité pour sa médaille d’or. «Je suis très reconnaissant envers mes parents et mes enseignants. Sans eux, je n’aurais jamais pu avoir le succès d’aujourd’hui», confie-t-il.
Duy va poursuivre ses études au Département de chimie de l’Université des sciences naturelles relevant de l’Université nationale de Hanoï. Une de ses priorités est d’améliorer son anglais afin de décrocher une bourse d’études à l’étranger.