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Vo Tân Muoi à côté de son vélo. Lê Lâm/VNA/CVN |
Nous sommes venus à l’atelier de Vo Tân Muoi un jour de début 2016. L’artisan de 74 ans, son fils et leurs ouvriers s’affairaient pour répondre à une commande d’une dizaine de vélos.
«Je suis né et j’ai grandi à la campagne. Je souhaite que les agriculteurs puissent s’enrichir sur leur terre natale grâce au bambou, une des plantes dont ils sont le plus proche », a fait savoir Vo Tân Tâm, fils de Vo Tân Muoi. En 2011, Vo Tân Tâm rencontre à Hôi An un Néerlandais, Alex Lakassen (45 ans), qui lui parle du vélo en bambou. Le jeune diplômé en technologies de l’information décide de fermer son entreprise pour étudier la possibilité de produire de tels vélos. Un projet fou que seul son père, menuisier, soutient.
Du bambou jusqu'au bout !
Vo Tân Muoi et son fils ont choisi le bambou épineux (Bambusa bambos) pour fabriquer le cadre et le guidon. Après deux ans de tâtonnements, les premières bicyclettes en bambou «made in Vietnam» ont vu le jour.
C’est grâce à Alex Lakassen qu’elles ont commencé à être exportées aux Pays-Bas, au prix de 500 à 5.000 dollars. D’autres partenaires néerlandais en ont commandées une grande quantité, de différentes dimensions.
À Hôi An, de nombreux touristes, notamment étrangers, viennent à l’atelier pour contempler le vélo-écolo et l’essayer. «C’est original. C’est la première fois que je pédale sur un vélo en bambou, un produit en harmonie avec l’environnement», a confié Duong Anh, un touriste de Quang Binh (Centre).
Ces vélos en bambou offrent un vrai confort pour les usagers. En effet, les capacités d’absorption des vibrations d’un cadre en bambou, permettent de rouler avec plus d'aisance qu’avec un cadre en carbone ou en acier, ces derniers étant plus fragiles et moins rigides que le bambou. En l’occurrence, la robustesse de ce matériau naturel est supérieure à celle du carbone qui a tendance à casser plus facilement.
De plus, un cadre en bambou est léger comme de l'aluminium et reste toujours réparable, contrairement à un cadre en carbone.
Loin de s’endormir sur leurs lauriers, l’artisan et son fils continuent de faire des recherches pour donner naissance à d’autres objets artisanaux originaux, dont une horloge en bambou.
Vo Tân Muoi n’est évidemment pas le seul à produire des vélos en bambou. Le concept semble se développer dans de nombreux pays alors que la demande en alternatives écologiques, même en matière de cyclisme, augmente chaque année. Et vous, seriez-vous près à investir dans un vélo durable ?
Quê Anh/CVN