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Le gazon de Vo Thành Ngân peut répondre à tous les besoins. |
Photo : Archives/CVN |
Propriétaire de trois cultures de gazon totalisant 3 ha - deux en banlieue de Hô Chi Minh-Ville, un dans la province de Long An - Vo Thành Ngân peut répondre aux besoins de nombreux ouvrages de construction, tels que parcs, villas, buildings, complexes touristiques, ou terrains de foot, et ce dans tout le Sud.
Le siège de l’entreprise est installé dans le district de Hoc Môn. Là, s’étend un vaste champ de gazon naturel, sur lequel s’affaire une dizaine d’ouvriers. «C’est ici que j’ai lancé mon affaire. Je suis parti de zéro», avoue le jeune directeur. Et de rappeler l’époque où, jeune ingénieur, il devait enchaîner les petits boulots sous-payés à Hô Chi Minh-Ville, avant de s’engager dans l’aventure du gazon.
Originaire de la province de Bên Tre, dans le delta du Mékong, Vo Thành Ngân débarque à Hô Chi Minh-Ville en 2006 pour ses études. À sa sortie de l’Université de l’industrie, avec une spécialisation dans la chimie, le jeune ingénieur va frapper à la porte de nombreuses compagnies. En vain. Pour vivre, il est obligé d’accepter des jobs qui n’ont rien à voir avec ses compétences, comme agent commercial, et même serveur dans un restaurant.
Des débuts très difficiles
Début 2012, un de ses oncles, producteur de gazon à Hô Chi Minh-Ville, l’invite à lui donner un coup de main dans ses affaires. Issu d’une famille paysanne, le jeune diplômé s’adapte rapidement à ce travail. Plus d’une fois, il amène des rouleaux de gazon au marché pour les vendre. Là, il remarque que la demande est beaucoup plus grande que l’offre. Et que le business est rentable.
Vo Thành Ngân arrose ses gazons. |
Désireux de créer sa propre affaire en banlieue de Hô Chi Minh-Ville, Vo Thành Ngân emprunte de l’argent à ses parents et amis pour louer 6.000 m² de terre en friche dans le district de Hoc Môn. Les débuts ont été plutôt laborieux. «Mon père a piqué une colère en apprenant que son fils ingénieur se faisait paysan. Découragé et vexé, j’ai un peu coupé les ponts avec mes proches et me suis plongé dans ce nouveau travail, arpentant le jour ma parcelle et dormant la nuit dans une cabane en bois installée au coin du terrain», confie l’entrepreneur. Ce fut pour lui une période d’intenses remises en question sur son choix professionnel. «J’ai souvent broyé du noir, ne voyant comme perspectives qu’un avenir sombre et des dettes considérables à éponger», se souvient-il.
À cœur vaillant, rien d’impossible
Malgré tout, l’ingénieur en chimie poursuit ses efforts. Son oncle producteur de gazon lui fournit semences et conseils techniques. Les mois s’écoulent et le gazon prend forme. «En voyant mes parcelles verdir, je débordais de joie. Néanmoins, je devais faire face à un nouveau problème : où et comment écouler mes produits». D’abord, il a créé une page web. «Le résultat a été mitigé : j’ai reçu beaucoup de coups de téléphone et d’emails pour des renseignements, mais aucun contrat n’a été signé, confie-t-il. Après mûre réflexion, j’ai compris qu’il me fallait d’abord créer une marque commerciale».
Son premier contrat, de 50 millions de dôngs, concerne un chantier public à Thu Duc. Vo Thành Ngân sous-traite à une entreprise de gazon locale. «Un succès», selon lui, qui le pousse à enfin monter sa propre entreprise qui assure de A à Z tous les maillons, de la culture du gazon à la recherche des clients, en passant par la livraison des rouleaux et l’installation.
Vo Thành Ngân souhaite rapidement se démarquer de ses concurrents. Il recherche des variétés de gazon de qualité, applique des techniques de culture et d’entretien novatrices, diversifie son offre, réalise des services «aux petits oignons»… Une stratégie qui lui a permis d’acquérir un certain prestige bien au-delà de Hô Chi Minh-Ville. Il a récemment remporté de gros contrats, dont un concernant des terrasses de buildings dans la province de Binh Duong pour un montant de 400 millions de dôngs.
Fort de ces succès, le jeune entrepreneur a décidé d’élargir ses surfaces de culture. Deux autres champs de gazon du label Vo Thành Ngân ont fait leur apparition il y a deux ans à Cu Chi et à Long An. «J’ai l’intention d’élargir encore les superficies et de diversifier les espèces. Et j’ai en ligne de mire des projets plus grands tels que des terrains de golf ou stades», précise le jeune directeur avec un sourire. Pour lui, l’avenir s’annonce sous les meilleurs auspices.