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Trân Van Ban dans ses œuvres. |
Photo : laodong/CVN |
Trân Van Ban est menuisier. Mais pas n’importe lequel. Son crédo ? Les moules en bois pour gâteaux de lune.
«J’ai commencé à apprendre la menuiserie très jeune. Auparavant, je travaillais pour la coopérative locale et étais payé en riz. J’arrivais à l’époque à gagner quelques dizaines de kilos par mois. Puis est arrivée la période de +vaches maigres+. Je n’ai pas eu d’autre choix que de quitter la coopérative pour fonder mon propre atelier», raconte l’artisan.
Il commence d’abord par fabriquer des produits artisanaux en bois. Ce n’est que plus tard, après réception de ses premières commandes de moules à gâteaux de lune, qu’il entame sa «vraie» carrière et se spécialise.
Les débuts sont compliqués. Il lui faut plusieurs mois pour réaliser des moules complets. Il fait tester ses réalisations par des pâtissiers afin de voir, de ses propres yeux, si les gâteaux de lune issus de ses moules ont une belle apparence ou non. Perfectionniste, il est à l’écoute du moindre commentaire.
Petit à petit, Trân Van Ban apprend, même s’il lui arrive de se blesser en maniant les outils. Sa dextérité augmente proportionnellement aux callosités qui se forment sur la paume de ses mains. Ses créations sont plus fines, plus belles, avec des motifs toujours plus complexes. Sa clientèle est séduite.
L’un des derniers irréductibles du village
Trân Van Ban fabrique des moules sur commande. Toutes les fantaisies sont permises. |
Photo : laodong/CVN |
Trân Van Ban explique qu’auparavant, le village de Thuong Cung regroupait beaucoup d’artisans comme lui. Aujourd’hui, ils ne sont plus que trois. Mais il lui en faut plus pour entamer sa confiance, d’autant que les affaires tournent plutôt bien. «Je crois que la fabrication de moules à gâteaux de lune perdurera. Tant que la Fête de la mi-automne existera, ces gâteaux symboliques resteront indispensables». Et d’y aller de sa petite pique : «Pour faire des gâteaux de grande qualité, les pâtissiers professionnels doivent utiliser des moules en bois. Ceux en plastique ne conviennent pas. D’une part, il est impossible de faire de beaux gâteaux avec et, d’autre part, ils cassent après seulement quelques utilisations...».
Animé par une foi inébranlable en son métier, il compte transmettre son savoir à ses deux enfants pour qu’ils puissent ensuite prendre la relève. Âgé de 60 ans, Trân Van Ban partage qu’il aimera son métier jusqu’à ses derniers jours. «Quoi qu’il en soit, je vais m’efforcer de garder l’esprit des gâteaux de lune et de continuer ce métier qui, il faut bien l’avouer, ne peut pas plaire à tout le monde», lance-t-il, dans un grand éclat de rire.
Huy Hoàng/CVN