Un havre de paix pour la faune sauvage à Dak Lak

Au cœur d’un écrin de verdure luxuriante se trouve un havre de paix pour les animaux sauvages. Loin de l’agitation du monde, une équipe dévouée travaille sans relâche pour soigner et réhabiliter une faune précieuse, victime du braconnage.

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Des victimes du braconnage soignées dans la station de sauvetage des animaux sauvages de Dak Lak. 
Photo : CTV/CVN

Située au cœur d’une zone forestière de la commune de Krông Na, dans le district de Buôn Dôn, province de Dak Lak (hauts plateaux du Centre), la station de sauvetage des animaux sauvages de Dak Lak, relevant du Centre de conservation des éléphants, joue un rôle crucial dans la protection de la faune locale.

Depuis sa création en avril 2021, la station a accueilli des centaines d’animaux sauvages victimes du braconnage. Aujourd’hui, elle soigne et réhabilite une multitude d’espèces rares et précieuses telles que des pangolins, varans nébuleux, binturongs, civettes, macaques à queue de cochon, macaques rhésus ou blaireaux à furet.

“Plus de 70 animaux sauvages, dont certaines victimes du trafic illégal, sont actuellement pris en charge par la station”, déclare Mai Duc Vinh, directeur du Centre de conservation des éléphants de Dak Lak. “La plupart d’entre eux souffrent de graves blessures causées par des pièges ou ont subi les affres d’une longue captivité”.

Lê Van Hông, un responsable de la station, montre un varan nébuleux amputé de deux pattes. “Nombreux sont les animaux sauvages qui arrivent ici mutilés par des pièges, atteints de nécrose et nécessitant des amputations. D’autres présentent des blessures graves qui exigent plusieurs interventions chirurgicales pour guérir”, explique-t-il avec tristesse.

Un combat quotidien

Malgré leur dévouement, les sauveteurs de la station font face à de nombreux défis. Leur mission est considérablement compliquée par le manque de ressources matérielles, notamment de machines et d’équipements. M. Hông est souvent obligé de transporter les animaux sauvages vers des cliniques vétérinaires de la ville de Buôn Ma Thuôt.

Traumatisés par leur expérience, nombre d’animaux manifestent une peur instinctive envers les humains, devenant parfois agressifs. Le personnel doit alors faire preuve d’une grande maîtrise pour les manipuler et, dans le cas d’animaux plus robustes, les anesthésier avant de les opérer ou de les soigner.

Les enclos construits avec des moyens rudimentaires, ne reflètent guère habitat naturel de leurs occupants. À l’intérieur de ces structures de ferraille, le personnel s’efforce de créer l’apparence d’une forêt en plaçant des branches, des cordes et divers objets naturels sur lesquels ils peuvent grimper et se percher.

La station de sauvetage ne compte actuellement que trois employés, selon M. Hông. Ils se relaient jour et nuit pour s’occuper des animaux, leur fournir de la nourriture, nettoyer leurs enclos et les protéger des convoitises. “Après plus de deux ans consacrés aux animaux sauvages, j’ai souvent pleuré en constatant les blessures graves infligées par les pièges”, confie M. Hông, ému par la souffrance de ces êtres vulnérables.

Au fil du temps, un lien profond s’est tissé entre les sauveteurs et leurs pensionnaires à poils, plumes ou écailles. Ces derniers, autrefois apeurés et blessés, retrouvent peu à peu confiance et vitalité grâce aux soins attentionnés du personnel. M. Hông ne peut s’empêcher de les considérer comme ses propres animaux de compagnie, bien qu’il sache qu’ils devront un jour retrouver la nature. “Certains animaux arrivent ici épuisés, d’autres gravement blessés. Chaque guérison, chaque retour à la santé d’un animal sauvage est une source de grande joie pour nous, confie-t-il. Nous nous rendons souvent en forêt pour leur chercher de la nourriture, contribuant ainsi à leur rétablissement et à une future réintroduction dans leur milieu naturel”.

Mai Thanh Nhân, membre du personnel de sauvetage et présent à la station depuis plus de six mois, se souvient de ses débuts marqués par des griffures et des morsures d’animaux apeurés. Au fil du temps, il a appris à décrypter le comportement de chaque espèce et à les approcher avec prudence et au bon moment.

Comme ses collègues, M. Nhân doit porter des gants longs et épais pour se protéger. Face à certains animaux qui refusent dans un premier temps de manger la nourriture proposée, il va en forêt à la recherche de feuilles et de fruits sauvages.

Habitant à plus de 70 km de son lieu de travail, dans le district de Cu Jut de la province voisine de Dak Nông, M. Nhân ne rentre chez lui qu’une fois par semaine.

Sensibiliser pour mieux protéger

Les employés de la station de sauvetage des animaux sauvages de Dak Lak se relaient jour et nuit pour s’occuper des animaux. 
Photo : CTV/CVN

Au-delà des soins et du sauvetage des animaux sauvages, le personnel de la station mène régulièrement des actions de sensibilisation auprès des populations locales. L’objectif est de dissuader la chasse et le commerce illégal d’animaux sauvages, des fléaux qui menacent la biodiversité de la région.

Ces efforts ont porté leurs fruits, comme en témoigne l’afflux récent de dons d’animaux sauvages à la station. Chats sauvages, oiseaux, pythons réticulés et tortues, tous ont trouvé un refuge accueillant.

Face à l’augmentation du nombre d’animaux pris en charge, le Centre de conservation des éléphants de Dak Lak envisage d’agrandir le centre. Un projet ambitieux visant à acquérir environ 40 ha est en cours d’élaboration.

Cet agrandissement permettra la conception d’enclos semi-naturels, reproduisant au mieux l’habitat des animaux sauvages. Un environnement propice à leur rétablissement physique et psychologique, avant leur retour tant attendu dans leur milieu naturel.

Huong Linh/CVN

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