Tout le monde s'habille Binh Tailors

Les médias lao encensent le vietnamien Binh qui embellit le vestiaire des cadres locaux. Le tailleur vient de franchir un pas de plus sur la voie de la notoriété avec le dépôt de la marque qui porte son nom.

Le développement de la société lao et l'organisation des événements importants demandent un habillement approprié qui soit à la mode. Aujourd'hui, les tailleurs lao peuvent confectionner des vêtements à la mode et adaptés à chaque événement. Binh, un tailleur de Chanthabouly, est l'un d'entre eux. Les Lao et les étrangers viennent lui commander des vestes car ils ont confiance en la qualité de ses produits. Ses vêtements sont même exportés vers des pays célèbres pour leur mode comme l'Italie, a ainsi écrit Phonesavanh Sangsombone de Vientiane Times.

Le magasin Binh Tailors de Nguyên Hai Binh dans l'arrondissement Chanthabouly de Vientiane est toujours bondé de monde pendant les premiers jours de l'année. Ses clients sont pour la plupart des cadres et touristes qui veulent se faire confectionner des vestes et vêtements de bureau.

De fil en aiguille

Dans ce petit magasin, une trentaine de tailleurs vietnamiens, âgés de 18 à 30 ans travaillent assidument. Binh informe : "Depuis quelques jours, nous devons travailler jour et nuit pour pouvoir délivrer les vêtements aux clients". Tous ses employés viennent du village de La Son, district de Phu Lôc, province de Thua Thiên-Huê, dans le Centre du Vietnam. Chaque employé ne gagne pas moins de 400 dollars par mois.

Les succès de Binh reposent sur une aventure à l'étranger. Né dans une famille paysanne de 5 enfants, il est parti au Laos pour gagner sa vie après avoir terminé ses études secondaires. "Je suis parti au Laos à l'âge de 17 ans. À ce moment-là, je ne parlais pas encore le lao. Pendant la journée, je travaillais comme maçon et, la nuit, je dormais avec mes collègues sur le chantier", se souvient-il. De santé faible, il a décidé de changer de métier pour travailler dans un magasin de confection. Il travaillait toute la journée et le soir, il apprenait le lao. Quatre ans après, il a ouvert son propre magasin. En 1997, son magasin a été détruit par le feu. Il a du emprunter de l'argent pour en ouvrir un autre. Dix ans après, il est maintenant connu partout au Laos grâce à son habileté.

Les rêves sont permis

Selon les expériences de Binh, ses clients aiment la mode de style sud-coréen. C'est pourquoi il a demandé à un ami de lui acheter des vêtements en Corée du Sud. Un an après, Binh et ses employés pouvaient confectionner des vestes de style sud-coréen. Il est certain de pouvoir satisfaire ses clients avec des vêtements sur mesure à bon prix.

L'an dernier, il a gagné 200.000 dollars. Ce n'est pas un très important chiffre d'affaire en comparaison avec les usines de confection mais, ce qui est important, c'est qu'il a créé des emplois pour 30 de ses compatriotes.

Cette année, il élargira son atelier et embauchera de nouveaux employés pour répondre non seulement au besoin local mais aussi pour exporter vers les pays voisins et l'Europe. "Beaucoup de mes clients italiens ou français veulent commander une grande quantité mais j'ai du refuser car il me fallait du temps pour me préparer. Selon les prévisions, cette année quand notre atelier entrera en service, je pourrai recevoir ces commandes", confie Binh.

Sa femme, Lamay Kinikhone, est une femme lao mais peut aussi parler couramment le vietnamien avec l'accent de Huê, la province natale de son mari. "Je vais aller à Hôi An (province vietnamienne de Quang Nam, Centre, NDLR) pour apprendre les techniques de confection rapide qui ne sont pas encore appliquées au Laos. J'apprendrai aussi comment faire le bun bo Huê (une spécialité de vermicelle au bœuf de la région de Huê)", dit la femme de Binh.

Hà Minh/CVN

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