Une jeune japonaise apprend à être villageoise

En tant que coordinatrice chargée d'améliorer les conditions de travail de l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA), Haraguchi Yuko a décidé d'aller dans les villages du Vietnam afin d'aider les paysans à élever leur qualité de vie. Elle travaille actuellement dans le district de Mang Yang, province de Gia Lai (hauts plateaux du Centre - Tây Nguyên).

Aux premiers jours du printemps, l'apparition d'un groupe de cadres communaux et de coordinateurs a animé le village de Po Nang, district de Mang Yang, province de Gia Lai (Tây Nguyên). Ces personnes arrivaient pour collecter des informations sur les besoins, les difficultés des villageois et pour les former aux techniques de culture.

Sentiments intimes et chaleureux

Devant l'apparition des étrangers au village, les PoNangs d'abord se montraient timides. Cependant, l'unique jeune fille du groupe a su entrer immédiatement en conversation avec eux. "Nous nous connaissons bien maintenant. Chaque fois que je vais au village, je me sens comme dans mon pays natal et que les villageois sont des amis intimes", partage Yuko. Regardant cette jeune fille aux cheveux courts dans le costume traditionnel des Ba Na, on ne pourrait imaginer qu'elle est une Japonaise.

Sortie du lycée en 1998, elle a fait ses études universitaires aux États-Unis. Elle est retournée dans son pays après 4 ans, avec un diplôme de la faculté des relations internationales et de français de l'Université de Californie (États-Unis). Elle a travaillé 2 ans au Japon avant d'être recrutée comme volontaire de la JICA.

Yuko a décidé d'aller au Vietnam sans aucune hésitation, et cette décision ensuite l'a menée à son deuxième pays natal. Elle a commencé sa première tâche au Vietnam dans la province de Bac Giang (Nord). C'est là qu'elle a appris comment être une Vietnamienne.

Afin de mieux prendre contact avec les paysans, Yuko a porté le costume traditionnel des minorités ethniques chez qui elle séjourne. De plus, chaque soir, pendant 3 mois consécutifs, elle a suivi des cours de vietnamien.

"J'étais très peinée de quitter les paysans de la commune de Dinh Kê (province de Bac Giang, Nord). Ce jour-là, plusieurs personnes sont venues pour me reconduire et m'offrir des cadeaux. Tenant leurs mains, jamais je ne m'étais sentie remplie d'une aussi douce chaleur", confie Yuko.

Vivre la vie d'une villageoise

Près de 100 personnes se rassemblent et prêtent attention aux explications des coordinateurs. Ils veulent parler de leurs difficultés, comprendre les techniques de culture du riz et d'élevage des porcs…

Au début, seuls les hommes ont assisté à la conversation. Yuko a convaincu le patriarche du village d'inviter les femmes à venir participer. Avec des dessins, elle leur explique la façon de garder les sources d'eau propres, de cultiver efficacement le riz, de préparer de bons repas... La conversation s'est terminée par un grand applaudissement des villageois.

Yuko saisit d'ailleurs toutes les opportunités pour contacter les paysans. Elle va souvent aux rizières en terrasse pour travailler avec eux. Rappelant une leçon inoubliable, Yuko raconte que, lors de la visite d'un village, elle est entrée dans la maison communale sans permission. Les villageois l'ont punie en lui faisant boire tellement de ruou can (alcool de riz dans une jarre à siroter avec un chalumeau de bambou) qu'elle en est devenue soûle.

Après 2 ans de travail dans la province de Gia Lai, cette jolie Japonaise est devenue une véritable villageoise, apparaissant toujours dans le costume traditionnel des Ba Na, coiffée d'un chapeau en feuilles de latanier. Yuko suit actuellement un cours de langue Ba Na et cherche à enrichir ses connaissances culturelles dans l'espoir de rester plus longtemps avec le Tây Nguyên.

Hang Vu/CVN

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