Née à Hanoi en 1978, Nghiêm Câm Vân est partie vivre avec ses parents à Hô Chi Minh-Ville quand elle était petite. La volonté d'aider les pauvres, notamment les handicapés et les orphelins, est apparue très tôt chez Vân.
Durant ses 3 années au lycée Lê Quy Dôn, elle a activement participé aux programmes de volontariat. Elle a aussi trouvé une bonne manière de soutenir sans argent les personnes malheureuses. Par exemple, elle s'est occupée d'orphelins, a lu des bandes dessinées à de jeunes cancéreux hospitalisés ou, avec ses amis, a aidé les Stiêngs du village de Bombo à creuser des puits. Elle a même coupé gratuitement les cheveux à des vagabonds...
À l'université, Vân a continué de participer activement aux mouvements humanitaires de l'Union de la jeunesse, dont la célèbre campagne annuelle "Été vert" durant laquelle elle partait plusieurs semaines au fin fond des campagnes reculées pour soutenir les agriculteurs ou donner des cours à leurs enfants.
Cependant, Vân a trouvé que ces campagnes n'aboutissaient pas à des changements radicaux dans la vie des personnes démunies. Créer des emplois pour les handicapés et faciliter la scolarisation des orphelins est alors devenu le cheval de bataille de la jeune fille.
Projet "libellule en bambou"
Après son mariage avec un homme japonais partageant la même passion, Vân s'est fixée au Japon. Très occupée par les travaux familiaux, elle continue pourtant d'être active sur le front des activités sociales. À côté de son travail dans un cabinet de conseil juridique et de traduction pour des entreprises japonaises de Nagano coopérant avec le Vietnam, elle est aussi conseillère juridique de Masumo Kinjiro, le président de l'Association d'échanges Nagano-Vietnam, et participe ainsi à sa manière au renforcement des échanges économiques et culturels entre les 2 localités.
En mars 2007, Vân et un ami japonais ont fondé une organisation non gouvernementale baptisée Toit du Vietnam, pour aider les handicapés vietnamiens et de brillants élèves en difficulté. Elle en est la vice-présidente.
Nourrissant toujours le rêve de créer des emplois stables aux handicapés et autres personnes en situation difficile, Vân s'intéresse de près à la libellule en bambou, un jouet populaire des petits vietnamiens que l'on trouve aussi dans toutes les boutiques de souvenirs. Cet objet magnifique, très coloré, est un petit miracle d'équilibre.
Vivant depuis longtemps au Japon, Vân connaissait bien le goût prononcé des Japonais pour les produits artisanaux et, en particulier, l'intérêt des enfants pour les insectes.
Aidée de collaborateurs au Japon et au Vietnam, elle a élaboré un plan détaillé de production et de vente de ces jolies libellules, en liaison avec un projet de soutien aux handicapés, victimes de l'agent orange notamment, et orphelins. Toit du Vietnam a ouvert des cours professionnels à Hai Phong, construit des ateliers dans l'ex-province de Hà Tây. Elle soutient financièrement ces établissements dont toute la production est vendue au Japon.
Grâce à ses réseaux de volontaires à Nagano et dans d'autres provinces japonaises, Toit du Vietnam a vendu des milliers de libellules en bambou au prix unitaire de 200 yens. Depuis 2 ans, ce projet a non seulement permis à des handicapés de reprendre leur destin en main, mais aussi d'octroyer des bourses à de brillants élèves vietnamiens issus de familles déshéritées. Les activités humanitaires de Toit du Vietnam ont eu un si grand écho que les médias japonais ont réalisé plusieurs reportages. L'ambassade du Vietnam à Tokyo lui a également décerné un satisfecit pour toutes ses contributions.
Parlant de ses rêves, Vân espère que Toit du Vietnam continuera de se développer et aura des influences positives tant sur la société vietnamienne que sur celle de son pays d'adoption.
Vu Hang/CVN