En fin de soirée, une grande partie de ces miliciens avaient rendu leurs armes aux forces américaines et 14 personnes avaient été arrêtées.
Depuis le 28 mars, le quartier sunnite de Fadel, dans le centre historique de la capitale, avait renoué avec la guerre : tireurs embusqués, hélicoptères Apache dans les airs, rafales d'armes automatiques et blindés à chaque coin de rue.
Des membres des "Sahwa" ("Réveil" en arabe) du quartier sont entrés en rébellion après l'arrestation par les forces spéciales irakiennes de leur chef, Adel Machhadani.
Selon le ministère de l'Intérieur, 2 civils ont été tués dans les affrontements et 15 personnes blessées : 4 soldats, 4 civils et 7 miliciens.
La capitale irakienne n'avait pas connu de telles violences depuis avril 2008 quand Américains et Irakiens avaient lancé une offensive sur Sadr City, le bastion de la milice extrémiste chiite de Moqtada Sadr.
Le porte-parole du commandement militaire de Bagdad, le général Qassem Atta, a affirmé que lors de "l'interpellation d'Adel Machhadani et de Salmane Kaddouri (un de ses adjoints, NDRL), (les forces irakiennes avaient) été la cible de tirs et (elles) avaient commencé à fouiller le secteur pour arrêter les auteurs".
Il a précisé qu'il s'agissait d'une opération spécifique contre Machhadani "qui fait l'objet de 80 plaintes devant la justice pour meurtre et extorsion de fonds". Il l'a accusé aussi de "diriger, selon nos informations, l'aile militaire du Baas à Fadel".
Le porte-parole du gouvernement irakien Ali Al-Dabbagh a déclaré que les Sahwa n'étaient pas visés.
"Ils n'ont rien à voir dans cette histoire. Cet homme était recherché parce qu'il rackettait les habitants de Fadel. Je suis persuadé que la population est satisfaite de son arrestation", a ajouté M. Dabbagh.
L'armée américaine a également dissocié "l'extraordinaire travail accompli par les Sahwa" et Machadani, arrêté car il "extorquait plus de 160.000 dollars par mois aux habitants de Fadel, et parce qu'il est soupçonné d'implication dans des attentats contre les forces de sécurité irakiennes, de lien avec Al-Qaïda et de collusion avec (les insurgés) de l'Armée islamique".
"J'ai rendu mes armes car je ne voulais pas que les Américains bombardent ma maison et mon quartier. Mais, maintenant que les Sahwa sont liquidés, Al-Qaïda va revenir et avec lui les attentats", a déclaré Qoussaï, 32 ans, un membre de cette milice.
"Nous avons fait tout le boulot pour virer Al-Qaïda et c'est comme cela que les Américains nous remercient", a-t-il lancé, dégoûté.
"Près de la moitié des Sahwa ont rendu leurs armes, soit environ 50 personnes", a affirmé le lieutenant-colonel David Buckingham, qui dirige l'opération côté américain. Il a assuré que l'armée américaine "agissait en soutien à l'armée irakienne mais ne menait pas l'opération".
AFP/VNA/CVN