Le Premier ministre thaïlandais refuse des élections anticipées

Le Premier ministre thaïlandais, Abhisit Vejjajiva, a affirmé le 28 mars sa volonté de se maintenir au pouvoir, alors que ses bureaux restaient encerclés pour le troisième jour consécutif par des milliers de "chemises rouges".

Le Premier ministre thailandais a rejeté un appel de M. Thaksin, retransmis la veille par vidéo, en faveur de la dissolution du parlement et de la tenue d'élections législatives anticipées.

"Je ne suis pas sûr de ce que veut Thaksin. Parfois il réclame d'abord des amendements constitutionnels, mais là il a proposé la dissolution du parlement, dont il n'avait jamais parlé auparavant", a déclaré M. Abhisit.

"La stabilité est tout à fait vitale pour notre pays (...). Je ne pense pas qu'on puisse organiser des élections justes et libres de manière ordonnée et paisible dans ces circonstances profondément conflictuelles", a-t-il ajouté.

"Je souhaite que le parlement soit dissous et que de nouvelles élections soient convoquées", avait déclaré vendredi M. Thaksin dans une vidéo projetée devant une dizaine de milliers de ses partisans, surnommés les "chemises rouges".

M. Thaksin avait par ailleurs affirmé que 2 généraux de réserve et anciens Premiers ministres, Prem Tinsulanonda et Surayud Chulanont, aujourd'hui conseillers du roi Bhumibol Adulyadej, étaient à l'origine du coup d'État sans effusion de sang qui l'avait renversé en 2006. "Prem est le cerveau, avec Surayud, (de tous les événements) ayant conduit à cette pagaille", avait assuré M. Thaksin.

Le Premier ministre n'a pas voulu commenter ces déclarations.

Le conseiller Surayud mis en cause a réfuté les accusations de M. Thaksin. "Il n'y a pas eu de coup d'État planifié, beaucoup de gens peuvent le confirmer", a-t-il déclaré.

Quelque 4.000 partisans de l'ancien chef du gouvernement encerclaient toujours dans le calme samedi les bureaux du Premier ministre, selon la police. "Nous allons rester ici", a déclaré le leader de la manifestation, Nattawut Saikuar. "Les chemises rouges ont pris trop d'élan pour être arrêtées".

Les élections législatives de décembre 2007 avaient ramené au pouvoir des lieutenants de M. Thaksin. Mais le 2 décembre 2008, la Cour constitutionnelle a ordonné la dissolution du gouvernement pro-Thaksin, alors que les aéroports de Bangkok étaient occupés depuis 8 jours par des manifestants royalistes, surnommés les "chemises jaunes".

Le Premier ministre actuel a été élu le 15 décembre dernier par le parlement à la faveur d'un renversement d'alliance entre partis politiques.

AFP/VNA/CVN

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