«Le FMI travaille (...) à un fonds vert de plusieurs milliards de dollars - qui pourra atteindre 100 milliards de dollars par an d'ici à quelques années - capable de fournir les montants énormes nécessaires aux pays pour faire face aux changements climatiques", explique le FMI.
Estimant important de se montrer "créatif" sur ces questions devenues cruciales, le directeur du FMI, Dominique Strauss-Kahn, a détaillé le 30 janvier le projet lors d'une session du Forum économique mondial (WEF) organisé à Davos (Suisse).
L'idée, a-t-il expliqué, est partie du constat que ce ne sont pas seulement les pays en développement qui n'ont pas les moyens de lutter contre le réchauffement climatique.
La capacité des pays développés est également limitée par les problèmes budgétaires nés de la crise économique, a relevé M. Strauss-Kahn.
"Je ne peux pas croire qu'il n'y ait pas de solution à ce gigantesque problème", a-t-il martelé rappelant que "le nouveau modèle de croissance économique devait être faible en émissions" de gaz à effet de serre.
Le FMI va en conséquence lancer des discussions avec les banques centrales et les ministres des Finances sur la faisabilité de ce projet, a indiqué l'institution dans son communiqué.
Le financement pourrait provenir des instruments détenus par le FMI, soit une diffusion supplémentaire de droits de tirages spéciaux (DTS), a-t-il précisé. Les DTS ont été créés en 1969 par le FMI pour compléter les réserves officielles existantes des pays membres.
Quant à l'ampleur du montant évoqué, M. Strauss-Kahn l'a justifié en expliquant que 100 milliards de dollars était la somme de référence pour rendre les économies moins consommatrices en énergies polluantes.
Le directeur du FMI avait déjà annoncé son intention de faire cette proposition lors du WEF. "Je ne doute pas qu'elle aura beaucoup de critiques (...). Mais on ne peut pas vouloir traiter une question aussi majeure que cette question du changement climatique avec des instruments traditionnels", avait-il expliqué au cours d'un entretien avec la chaîne France 24.
L'annonce a été malgré tout saluée par l'ONG fondée par le chanteur du groupe de rock irlandais U2, Bono, qui y voit "un développement significatif et positif qui (...) pourrait sérieusement aider à catalyser le financement d'une transition vers une croissance économique verte dans les pays développés".
L'aide financière des pays industrialisés aux pays moins développés pour rendre leurs économies plus vertes a été un des points de friction de la réunion sur le climat qui s'est tenue à Copenhague (Danemark) en décembre dernier.
La conférence des Nations unies sur le climat a abouti à un accord de l'ensemble des grands pays pollueurs, industrialisés et émergents, mais sans cadre contraignant et sans aucun objectif chiffré de réduction globale des émissions de gaz à effet de serre, à court ou à moyen termes.
AFP/VNA/CVN