Emplois : l'UE encouragée à maintenir les dispositifs de crise

La présidence espagnole de l'Union européenne (UE) a fermement défendu le 28 janvier le maintien des mesures nationales de soutien à l'économie tant que le chômage augmentera, jugeant que les signes de reprise sont encore trop faibles pour les abandonner.

Pour le ministre espagnol du Travail, Celestino Corbacho - dont le pays affiche un taux de chômage record proche du double de la moyenne européenne - le court-terme impose de "corriger les problèmes sociaux" et "d'éviter d'autres destructions d'emploi" en Europe.

Réunis à Barcelone, les partenaires sociaux européens et les 3 pays qui présideront l'UE au cours des 18 prochains mois (Espagne, Belgique, Hongrie) ont convenu que l'UE devait rester sous perfusion sociale.

Pour Gerardo Diaz Ferran, vice-président de BusinessEurope, la principale organisation patronale européenne, "certains des moyens actuels pour protéger l'emploi sont utiles", mais ils doivent être "temporaires".

Pour que les entreprises créent à nouveau des emplois rapidement, l'Europe doit "moderniser ses systèmes de protection des travailleurs" et "contenir, voire réduire les coûts du travail", a-t-il prévenu.

Mesures de chômage partiel pour éviter les licenciements, subventions à l'embauche ou ristournes fiscales ont été multipliées en 2009 dans de nombreux pays européens. Ces incitations ont permis d'enrayer en partie la montée du taux de chômage de l'UE, qui devrait néanmoins dépasser 10% cette année.

"Il y a des signes de reprise, mais c'est une reprise encore faible. Tant que le chômage augmente, nous pensons que ces mesures devraient être maintenues", a insisté M. Corbacho, décidé à convaincre l'ensemble des ministres européens de l'Emploi réunis dans l'après-midi.

La Belgique, qui prendra la présidence de l'UE au second semestre, est sur la même longueur d'onde. "Nous ne désirons pas entrer dans une logique d'assainissement trop rapide, avec une vision trop myope, uniquement basée sur des impératifs budgétaires, alors que la croissance reste terriblement fragile", a renchéri jeudi dernier la ministre belge de l'Emploi, Joëlle Milquet. Retirer brutalement ces mesures serait "très dangereux", a-t-elle jugé.

"Il faut aider les entreprises qui offrent du travail plus flexible et veulent éviter les licenciements", a abondé Laszlo Herczog, son homologue hongrois.

Dans un récent rapport, la Commission européenne a toutefois jugé que "les critères d'éligibilité" à ces mesures de crise "devraient être beaucoup plus sévères qu'en 2009", avant leur abandon progressif, afin d'"éviter "un impact négatif à long terme sur la productivité et les budgets des États".

D'ici juin, l'UE doit aussi définir une nouvelle stratégie économique et sociale pour les 10 prochaines années, sur laquelle entendent influer les partenaires sociaux.

AFP/VNA/CVN

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