Pour l'Iran, le retour des inspecteurs de l'AIEA ne marque pas une reprise complète de la coopération

Le retour en Iran des inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) ne marque pas une reprise complète de la coopération sur le programme nucléaire de Téhéran, suspendue en juillet, a affirmé le 27 août le chef de la diplomatie iranienne.

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Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi (droite) reçoit le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, à Téhéran, le 16 avril.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le patron de l'AIEA, Rafael Grossi, a annoncé qu'une équipe de l'agence était de retour en Iran, malgré la suspension par Téhéran de sa coopération avec l'organisme onusien, dans le sillage de la guerre de 12 jours déclenchée le 13 juin par une attaque d'Israël sur le sol iranien.

L'Iran reproche à l'AIEA de ne pas avoir condamné les frappes israéliennes, puis américaines, qui ont visé ses installations nucléaires durant ce conflit.

Téhéran estime également que l'AIEA a une part de responsabilité dans le déclenchement de l'attaque israélienne surprise, lancée au lendemain du vote d'une résolution critique sur le programme nucléaire iranien au siège de l'agence.

Depuis juillet, une loi votée au Parlement iranien bannit en principe toute coopération avec l'AIEA.

"Aucun texte définitif n'a encore été approuvé concernant le nouveau cadre de coopération avec l'AIEA et des échanges de vues sont en cours", a clarifié le 27 août le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, cité par la télévision d’État.

"Modalités pratiques" 

Des inspecteurs de l'AIEA sont de retour en Iran où ils ont commencé leur travail le 27 août sur le site de Bouchehr, la principale centrale nucléaire de production d'électricité en Iran, a annoncé son patron, Rafael Grossi, à des journalistes à Washington.

Cette décision a été prise "afin de surveiller le remplacement du combustible de la centrale de Bouchehr", a souligné Abbas Araghchi.

Le ministre, principal négociateur pour le nucléaire côté iranien, n'a fait en revanche aucune mention des sites de Fordo, Natanz et Ispahan, visés par des frappes américaines en juin.

Rafael Grossi a indiqué que des discussions étaient en cours pour inspecter ces sites touchés.

La menace des sanctions 

Le retour des inspecteurs de l'AIEA intervient alors que l'Iran a repris des négociations avec Paris, Berlin et Londres, qui menacent de rétablir les sanctions contre Téhéran.

L'Iran a déclaré le 26 août "négocier de toutes ses forces" pour empêcher les Européens de déclencher le mécanisme de rétablissement des sanctions prévu par l'accord international conclu en 2015 sur le nucléaire iranien.

Et le 27 août au soir, les Affaires étrangères iraniennes ont prévenu que la coopération avec l'AIEA serait "affectée" et s'arrêterait "probablement" si le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne déclenchaient ce mécanisme.

Le trio européen avait trouvé en 2015 avec la Chine, la Russie et les États-Unis cet accord avec l'Iran prévoyant d'importantes restrictions à son programme nucléaire en échange d'une levée progressive des sanctions de l'ONU.

Washington avait décidé de s'en retirer unilatéralement en 2018 sous la première présidence de Donald Trump et avait rétabli ses propres sanctions. Depuis, Téhéran s'est affranchi de certains engagements pris, notamment sur l'enrichissement d'uranium.

Paris, Londres et Berlin menacent d'activer une clause prévue par l'accord de 2015, et qui expire le 18 octobre, pour rétablir les sanctions internationales, si aucune solution négociée n'est trouvée d'ici fin août. L'Iran conteste leur légitimité à le faire.

Téhéran a appelé le 26 août les Européens et le Conseil de sécurité de l'ONU à faire le "bon choix" après de nouveaux pourparlers à Genève (Suisse).

Moscou a de son côté proposé le 26 août au Conseil de sécurité de repousser de six mois, "jusqu'au 18 avril 2026", la date limite pour l'activation du mécanisme de rétablissement des sanctions, selon un projet de résolution consulté par l'AFP.

AFP/VNA/CVN

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