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Mangues de Kiên Giang (delta du Mékong). |
Photo : VNA/CVN |
Le delta, qui comprend 12 provinces et la ville de Cân Tho, possède la plus grande superficie de mangroves au Vietnam, mais ces forêts ont été affectées par le changement climatique et les activités humaines, et leur taille diminue.
La province la plus méridionale de Cà Mau possède le littoral le plus long parmi les localités du delta, mais elle est gravement touchée par l'érosion, qui cause des dommages importants à ses forêts de mangroves.
Au cours des dix dernières années, la province a perdu 5.200 ha de mangrove, tandis que 190 km de ses 254 km de littoral souffrent d'érosion, selon le sous-département de la protection des forêts de la province.
Cà Mau a mis en œuvre de nombreux projets et programmes visant à faire pousser, restaurer et protéger les forêts de mangrove.
L’un de ces projets est le projet "Mangrove et protection du climat combinées à la génération de revenus pour les communautés vulnérables" (VM069), qui a débuté en avril 2021.
Financé par Bread for the World et le Comité populaire de Cà Mau, le projet est budgétisé à 940.000 euros (980.000 USD). Il a été mis en œuvre dans la commune de Dât Mui du district de Ngoc Hiên et dans la commune de Tam Giang Dông du district de Nam Can.
Résultats encourageants
Le projet a donné des résultats positifs, comme la création de groupes d’autogestion forestière au niveau des hameaux avec un total de 368 membres, la fourniture aux résidents locaux de formations aux méthodes de culture et de protection des forêts et le soutien à la plantation de 10 ha de nouvelles forêts ainsi que de nouveaux arbres dans 30 ha de forêts existantes.
L’année dernière, la province a lancé plusieurs programmes de plantation et de restauration de forêts de mangroves, dont un programme de plantation de 250.000 arbres dans la commune de Trân Hoi, district de Trân Van Thoi, et le projet "Forêts pour les enfants" dans le district de Nam Can.
Le 16 janvier, le Service de l’agriculture et du développement rural de Soc Trang a organisé une conférence pour lancer un projet visant à accroître la résilience côtière du delta du Mékong grâce à la restauration des forêts de mangroves et à des solutions basées sur la nature à Soc Trang.
Le projet coûte 497.088 USD et est financé par la Fondation Coca-Cola par l’intermédiaire de l’Union internationale pour la conservation de la nature.
Il est mis en œuvre à Soc Trang et dans la province voisine de Bac Liêu jusqu’à la fin de l’année prochaine.
À Soc Trang, le projet couvre la ville de Vinh Châu et le district de Cù Lao Dung.
L'expansion des forêts de mangroves pour réduire les impacts des catastrophes naturelles. |
Photo : VNA/CVN |
Selon Do Van Thua, chef adjoint du sous-département d'irrigation de Soc Trang, le projet vise à restaurer les forêts de mangroves dans le système de digues de la mer de l'Est et à promouvoir l'élevage de crevettes à l'aide de systèmes d'aquaculture en recirculation (RAS) parallèlement au développement de l'aquaculture dans les zones de mangroves.
Le projet fournira un soutien financier à 22 ménages pour acheter du matériel RAS et des plants de mangrove, restaurer 9 ha de forêts de mangroves dans la digue et offrir une assistance technique ainsi que des solutions basées sur la nature aux populations locales.
Dans la province de Bên Tre, les autorités accordent la priorité à la protection et à l'expansion des forêts de mangroves pour réduire les impacts des catastrophes naturelles sur la sécurité et les biens des populations locales.
Depuis 2020, la province a planté 205 ha de nouvelles forêts et régénéré 82 ha de forêts naturelles. Elle vise à augmenter sa couverture forestière à 2% cette année et à 2,1% d'ici 2030.
Élevage aquacole
Les provinces côtières du delta ont attribué des forêts de mangroves aux ménages locaux pour leur protection et leur utilisation durable.
Ces ménages sont encouragés à élever des espèces aquatiques dans les forêts de mangroves pour augmenter leurs revenus. Ce modèle d’élevage aquacole forestier est durable, permet de produire des produits propres tout en étant respectueux de l’environnement.
Dans la province de Trà Vinh, les agriculteurs pratiquent ce modèle sur 5.750 ha dans les zones côtières, selon le ministère de l’Agriculture et du Développement rural bénéfice de 150 millions de dongs (5.900 USD) par hectare l’année dernière.
Huynh Van Tai, un agriculteur de la commune de Long Vinh du district de Duyên Hai, pratique ce modèle depuis six ans sur quatre hectares de terres forestières.
Il utilise 60% de la surface pour l’élevage de crevettes, de crabes de boue et d’autres espèces aquatiques, et le reste pour la plantation d’arbres.
Il a déclaré qu’il n’avait besoin de dépenser que pour acheter des géniteurs, car les créatures aquatiques consomment principalement des aliments naturels trouvés dans les forêts.
Cette méthode d’élevage lui rapporte un revenu annuel moyen de 350 millions de dôngs (13.800 USD), a-t-il déclaré.
Crevettes élevés dans de forêts de mangrove dans le delta du Mékong. |
Photo : VNA/CVN |
De nombreuses zones d'aquaculture forestière du delta utilisent des méthodes d'élevage écologique pour élever des crevettes et d'autres espèces aquatiques.
Hua Van Thon, propriétaire d'une zone d'élevage écologique de crevettes forestières de 3 ha dans le district de Ngoc Hiên de la province de Cà Mau, a déclaré : "Cette méthode d'élevage génère 10 à 30% de bénéfices supplémentaires par rapport aux méthodes d'élevage traditionnelles. Elle est totalement sûre et ne nécessite presque aucune machinerie ni travail pénible tout en offrant un revenu stable".
Phan Hoàng Vu, directeur du Service de l'agriculture et du développement rural de Cà Mau, a déclaré que les agriculteurs qui élèvent des crevettes dans les forêts de mangrove des districts de Nam Can et de Ngoc Hiên gagnent un revenu moyen de 80 millions de dongs (3.200 USD) par hectare et par an.
Le modèle d'élevage écologique de crevettes a démontré sa capacité à atteindre un équilibre entre le développement économique et la protection de l'environnement, a-t-il déclaré.
Les agriculteurs sont tenus de cultiver et d'entretenir les forêts, d'exploiter durablement les ressources et de veiller à ce que la proportion de couverture forestière dans les zones d'élevage forestier et aquacole soit conforme à la réglementation, a-t-il déclaré.
Ce modèle augmente la couverture forestière, protège les terres, prévient l'érosion et renforce la résilience face aux impacts du changement climatique, a-t-il ajouté.
VNA/CVN