Les ministres des Finances de l'Union monétaire, réunis au sein de l'Eurogroupe, se retrouvent le 3 octobre à 17h00 (15h00 GMT) à Luxembourg. Ceux de l'Union européenne enchaîneront demain matin.
La semaine qui s'ouvre sera aussi marquée le 6 octobre par une réunion du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne.
Le couple franco-allemand devrait en outre se rencontrer "dans les prochains jours en Allemagne" pour "accélérer" la mise en oeuvre des mesures prévues pour aider la zone euro, a promis le 30 septembre le président français Nicolas Sarkozy. "L'échec de la Grèce serait l'échec de toute l'Europe", a-t-il lancé.
Reçu à Paris dans l'après-midi par le président Sarkozy, le Premier ministre grec Georges Papandréou a répété que le gouvernement et le peuple grecs étaient "déterminés à faire les changements nécessaires" pour améliorer la situation financière du pays.
Le chef de l'État français a précisé que le respect des promesses serait dorénavant vérifié "pas à pas" par des "collaborateurs européens" dépêchés à Athènes.
Paris avait laissé entendre que des décisions, ou au moins des "propositions", viendraient décliner sa "stratégie" face à la crise.
Angela Merkel et Nicolas Sarkozy discuteront notamment "des voies et des moyens pour accélérer l'intégration économique de la zone euro".
Si aucune annonce majeure n'est attendue lors de la réunion de l'Eurogroupe, les ministres espèrent avancer sur plusieurs points pour préparer une séquence intense.
Multiples actions de la zone euro
Une nouvelle rencontre des ministres des Finances se tiendra probablement le 13 octobre pour débloquer une tranche de prêts dont a absolument besoin la Grèce, tirée du premier plan de sauvetage de 2010. Le retour cette semaine à Athènes des bailleurs de fonds de la troïka laisse augurer d'une décision positive.
Des sommets des dirigeants de l'UE puis de la seule zone euro suivront à Bruxelles (17-18 octobre), avant une réunion du G20 à Cannes (France) en novembre.
À Luxembourg, les discussions devraient tourner autour du parachèvement du deuxième plan d'aide promis à la Grèce du 21 juillet, d'un montant total de près de 160 milliards d'euros.
Il est retardé en raison des réticences de pays comme la Slovaquie, qui n'a pas encore ratifié une mesure phare, le renforcement des outils du Fonds de secours européen pour les pays en difficulté (FESF).
Cet instrument doit pouvoir notamment racheter de la dette publique de pays en difficulté sur le marché et octroyer des prêts à des pays en vue de recapitaliser leurs banques.
À ce jour, 14 pays sur 17 ont approuvé ces modifications, notamment l'Allemagne, premier contributeur de ce Fonds. Parmi les trois pays restants, la Slovaquie pourrait contrecarrer les ambitions affichées par la zone euro en ne se prononçant qu'après le sommet européen de mi-octobre.
Pressés de toutes parts, les dirigeants de la coalition de centre-droit slovaque se réuniront demain pour tenter de fixer une date.
Autre sujet à régler : les garanties exigées par la Finlande en échange de nouveaux prêts à la Grèce. Sur ce point, "une solution est proche", a fait savoir à Berlin. Des annonces sur les modalités de ces garanties pourraient même être faites par les ministres mardi, a confié une source européenne.
En revanche, aucune discussion n'est prévue sur une plus grande contribution des banques au second plan grec, ni sur un nouveau renforcement du FESF, deux pistes évoquées avec insistance ces derniers jours.
Sur le premier point, la participation des créanciers privés de la Grèce au plan du 21 juillet ne "semble pas très loin" du seuil de 90% qui est l'objectif affiché, indique une source diplomatique.
Quant au renforcement du FESF via des mécanismes de "levier" qui démultiplieraient sa capacité d'intervention sans nouveaux apports de fonds, le sujet ne sera pas sur la table, ont assuré plusieurs sources, en dépit de la pression accrue des États-Unis.
Selon des informations de presse, le FESF pourrait devenir une banque et ainsi utiliser le guichet de la Banque centrale européenne sans aucune limite. Autre éventualité : le Fonds pourrait jouer le rôle d'assureur auprès des détenteurs de titres de dette et couvrir leurs pertes à hauteur de 20-25% si un État faisait défaut.
AFP/VNA/CVN