Après un séjour avorté début septembre face aux atermoiements grecs, les bailleurs de fonds du pays (Commission et Banque centrale européennes, Fonds monétaire international) doivent revenir cette semaine à Athènes pour réaliser un audit fiscal, afin de déterminer si le pays peut encore échapper au défaut de paiement.
L'enjeu en est le déblocage en octobre - vital pour la Grèce - de la sixième tranche de huit milliards d'euros du prêt consenti en mai 2010 par la zone euro et le FMI. Critiqués par les États-Unis et le FMI et mis sous pression par les marchés financiers pour agir plus vite ou différemment pour résoudre la crise de la dette publique, les dirigeants de la zone euro vont devoir faire preuve d'unité cette semaine, alors que les incertitudes diverses et les discours discordants ont fait chuter l'euro face au dollar.
Dans une déclaration commune faite le 24 septembre, à l'issue d'une réunion à Washington, les pays de la zone euro se sont engagés devant les États membres du FMI à faire "tout le nécessaire" et "assurer la stabilité financière de cette zone dans son ensemble". "Cela comprend de mettre en oeuvre la décision des dirigeants de la zone euro le 21 juillet pour accroître la flexibilité du Fonds européen de stabilité financière, de maximiser sa force de frappe et d'améliorer la gestion de crise et la gouvernance de la zone euro", ont-ils indiqué.
Le 25 septembre le ministre français des Affaires européennes, Jean Leonetti, s'est voulu optimiste assurant que "la Grèce va éviter la faillite parce que c'est l'intérêt de l'État grec, du peuple grec et c'est l'intérêt de nous tous"."Si la Grèce demain faisait faillite, ça nous coûterait plus cher que si elle ne faisait pas faillite", a-t-il ajouté à Radio France internationale.
Les chefs d'État et de gouvernement ont trouvé en juillet un accord pour aider davantage la Grèce et étendre le champ d'intervention du fonds de secours de la zone (FESF), notamment en le dotant d'un instrument lui permettant de racheter sur le marché de la dette d'États en difficulté.
Cet accord est en cours de ratification par les 17 Parlements nationaux de la zone, un processus qui devrait être achevé à la mi-octobre. Le vote particulièrement attendu des députés allemands, dont le pays est le plus gros contributeur aux plans d'aide européens, est prévu jeudi. Selon toute vraisemblance le projet de loi sera adopté à une large majorité par le Bundestag puisque l'opposition parlementaire social-démocrate et écologiste a l'intention de voter en sa faveur.
La chancelière allemande Angela Merkel s'est dite confiante d'obtenir jeudi le feu vert du Bundestag sur l'élargissement du fonds européen FESF grâce aux voix de sa majorité (conservateurs/libéraux), lors d'une interview télévisée le 25 septembre soir. "Je voudrais ma propre majorité, et je suis confiante de l'avoir, je vais partir en campagne en ce sens cette semaine", a dit la chancelière.
AFP/VNA/CVN