Crise de la dette : la zone euro divisée sur son fonds de soutien

La zone euro a une nouvelle fois étalé le 26 septembre ses dissensions sur la réponse à apporter à la crise de la dette et sur les moyens de muscler son Fonds de secours (FESF), alors que les discussions sur le versement d'un nouveau prêt international à la Grèce traînent en longueur.

Face à des rumeurs de presse évoquant un renflouement massif de cet instrument d'aide aux pays en difficulté, Berlin a adressé une fin de non-recevoir. "Nous lui donnons les instruments pour qu'il puisse agir en cas de besoin, après nous allons l'utiliser efficacement, mais nous n'avons pas l'intention de le renflouer", a déclaré le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble. Plus tôt, le porte-parole du commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, avait pourtant évoqué cette éventualité. "L'augmentation des moyens (du FESF) fait partie des discussions", avait reconnu Amadeu Altafaj.

Doté d'une capacité effective de prêts de 440 milliards d'euros, le Fonds créé en 2010 n'a pas les reins assez solides pour venir en aide à l'Italie ou l'Espagne, aujourd'hui menacées par la crise de la dette.

Si augmenter sa capacité de prêts semble quasiment impossible à mettre en place, au vu des réticences de certains dont l'Allemagne, d'autres options sont à l'étude pour renforcer sa force de frappe. "Nous réfléchissons à la possibilité de doter le Fonds de soutien européen (FESF) d'un effet de levier plus important pour lui conférer plus de force", a déclaré Olli Rehn, dans un entretien le 26 septembre au quotidien allemand Die Welt. "Si on trouve des formules techniques permettant d'augmenter l'efficacité du FESF tout en restant dans le cadre de l'accord du 21 juillet (qui a renforcé les pouvoirs du Fonds, ndlr) pourquoi pas ? Mais si cela nous fait sortir du cadre de l'accord, pas question", a confié une source diplomatique européenne.

L'idée d'augmenter la puissance de feu du FESF est fortement suggérée par les États-Unis, de plus en plus impatients face aux atermoiements européens. Le secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner, a réitéré ses appels du pied à l'occasion des réunions du FMI et du G20 à Washington le week-end dernier. Piste évoquée : accorder une licence de banque traditionnelle au FESF.

Il pourrait alors emprunter de l'argent frais auprès de la Banque centrale européenne (BCE) pour ensuite aider des pays en difficulté, dont il rachète la dette sur le marché obligataire dit "secondaire", où s'échangent les titres déjà en circulation.

En garantie des emprunts auprès de la BCE, le Fonds fournirait justement de la dette publique de ces pays fragiles rachetés sur le marché. Cette hypothèse n'est pas sans poser de problème. Dans l'immédiat, l'Allemagne et la France jugent qu'il faut d'abord entériner l'accord de juillet, un processus qui ne devrait pas être achevé avant la mi-octobre. Trois pays doivent se prononcer cette semaine, notamment l'Allemagne qui est le premier contributeur aux plans d'aide en Europe.

Autre urgence : le colmatage de la Grèce. Athènes attend toujours le retour promis cette semaine des chefs de mission de la troïka de ses principaux bailleurs de fonds (UE, BCE et FMI). Aucune date n'est encore fixée. De ce retour, dépend le versement de la prochaine tranche de prêts de huit milliards d'euros, vitale pour la Grèce.

Or, des difficultés subsistent. Les créanciers veulent avoir des précisions sur le calendrier des privatisations et des réformes dans le pays ou encore la manière dont le gouvernement compte s'y prendre pour boucher les trous budgétaires en 2011 et 2012.

AFP/VNA/CVN

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