Deux millions de personnes, soit environ un quart de la population cambodgienne de l'époque, ont trouvé la mort sous les Khmers rouges.
L'accusé, Kaing Guek Eav, 66 ans, plus connu sous le nom de "Douch", dirigeait la prison de Tuol Sleng (camp S-21) où plus de 15.000 personnes ont été torturées et exécutées, y compris dans des "Killing Fields" voisins, aboutissement de vastes purges organisées par la direction du "Kampuchéa démocratique".
"Douch", ex-professeur de mathématiques qui s'est converti au christianisme en 1996, 3 ans avant son arrestation, est poursuivi pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité, torture et meurtre avec préméditation.
Quatre autres dirigeants au profil plus politique de l'ancien régime seront jugés ultérieurement par ce même tribunal, parrainé par les Nations unies, qui s'est progressivement mis en place depuis 2006 à Phnom Penh.
Un greffier a alors commencé à donner lecture des faits retenus contre lui. "Plusieurs témoins ont indiqué que Douch était redouté par tous à S-21", a-t-il rapporté. "Outre l'exécution de détenus condamnés d'avance comme des traîtres, un but majeur de S-21 était de soutirer des confessions aux prisonniers, dans le but de démasquer d'autres réseaux".
Les rares survivants du camp S-21 affirment que "Douch" appliquait "avec zèle" les ordres de la garde rapprochée de Pol Pot, lui-même décédé en 1998.
Le greffier a déclaré que "Douch" autorisait ses employés à utiliser la torture, y compris la bastonnade, l'électrocution, le recouvrement de la tête avec un sac en plastique et le déversement d'eau dans le nez.
AFP/VNA/CVN