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L'EPR de Flamanville, dans la Manche, le 26 avril 2024. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L’annonce a été faite par le groupe EDF, avec un tweet du président de la République, Emmanuel Macron saluant "un grand moment" pour le pays.
Le 21 décembre 2024, à 11h48, l'EPR de Flamanville a été connecté au réseau et a commencé à produire ses premiers électrons, selon le PDG d'EDF, Luc Rémont. Ce raccordement, bien qu’attendu, a pris du retard, étant initialement prévu pour vendredi matin 19 décembre. L’objectif était de connecter le réacteur à une charge basse, environ 20% de sa puissance de 1.600 mégawatts, avant de passer à des essais pour atteindre sa pleine capacité à l'été 2025. Flamanville 3 alimentera environ deux millions de foyers.
Lancement du réacteur : un long parcours semé d’embûches
Ce processus de mise en marche a débuté avec le chargement en combustible en mai et la première réaction nucléaire début septembre. Le raccordement au réseau constitue la troisième étape vers la mise en service complète du réacteur. Un cycle d'activité de 18 mois commence maintenant, marqué par des tests et des montées en puissance.
Le projet a accumulé des retards depuis son lancement fin 2007. Après plusieurs défauts techniques et des perturbations dans la filière nucléaire, le réacteur, initialement prévu pour 2012, a finalement vu sa facture s'envoler. Le coût total de la construction est désormais estimé à 13,2 milliards d'euros, soit quatre fois le devis initial de 3,3 milliards. En 2020, la Cour des comptes l’a estimé à 19 milliards, incluant les "surcoûts de financement".
Malgré ces difficultés, le raccordement de l'EPR de Flamanville est perçu comme un "accomplissement d'un effort titanesque", selon Agnès Pannier-Runacher, ministre démissionnaire de l’Énergie. Elle a ajouté que ce projet, bien qu'imparfait, représente un bénéfice pour les Français. La ministre a souligné que les enseignements tirés de ce chantier permettront de réussir la relance du nucléaire, décidée par Emmanuel Macron en 2022.
L'EPR de Flamanville est le quatrième de son genre au monde, après ceux installés en Chine et en Finlande. Il marque également la relance de la filière nucléaire en France, avec la commande de six nouveaux réacteurs par EDF. Cependant, ce projet reste confronté à des défis financiers, EDF étant une entreprise très endettée, et la visibilité politique sur le financement reste floue.
En 2025, EDF prévoit d’allouer une enveloppe révisée aux travaux préparatoires, entre 1,1 et 1,3 milliard d'euros, bien que la direction d'EDF affirme que le montant définitif sera déterminé ultérieurement.
AFP/VNA/CVN