Des scientifiques observent un "temps négatif" grâce à des expériences quantiques

Le concept de "temps négatif", longtemps perçu comme une idée théorique, a pris une dimension tangible grâce à une récente étude de l'Université de Toronto. Les chercheurs, dirigés par Aephraim Steinberg, ont observé des particules de lumière semblant sortir d’un matériau avant d’y entrer, confirmant ainsi l’existence physique de ce phénomène déroutant.

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La physicienne Daniela Angulo dans le laboratoire de physique de l'Université de Toronto le 25 octobre 2024. 
Photo : AFP/VNA/CVN

Les travaux, bien qu’ils soulignent une bizarrerie de la mécanique quantique, ne bouleversent pas notre compréhension du temps, précise Steinberg. "Nous ne voulons pas dire que quelque chose voyage en arrière dans le temps", insiste-t-il, désireux d’éviter les malentendus.

Durée inférieure à zéro

Depuis longtemps, les scientifiques savaient que la lumière, en traversant certains matériaux, semblait parfois suivre des chemins inattendus. Ce phénomène était généralement attribué à une illusion due aux interactions entre les ondes lumineuses et la matière.

Sous la direction de Daniela Angulo, l’équipe de Toronto a mesuré le temps que des atomes, temporairement "agités" après avoir absorbé des photons, mettent à revenir à leur état normal. Leur découverte majeure : cette durée peut être négative. Pour simplifier, cela revient à observer des véhicules sortant d’un tunnel avant même d’y être entrés, un résultat autrefois considéré comme absurde.

L’expérience a nécessité des années de travail, des lasers finement calibrés et un laboratoire ultra-précis. Les chercheurs insistent toutefois : cette découverte n’enfreint pas les lois de la relativité restreinte d’Einstein et n’implique pas un voyage dans le temps. Elle révèle simplement des comportements probabilistes des particules en mécanique quantique, où certaines interactions défient l’intuition.

Cette avancée n’a pas convaincu tout le monde. Sabine Hossenfelder, physicienne théorique, a qualifié le "temps négatif" de simple description des changements de phase des photons dans un milieu, sans lien avec le passage du temps.

Malgré la controverse, Steinberg et Angulo défendent l’importance de leurs travaux, qui éclairent des lacunes sur la vitesse de la lumière et ouvrent des perspectives en physique quantique. Néanmoins, les applications concrètes restent floues. "Nous allons continuer à explorer, mais je ne veux pas donner de faux espoirs", conclut Steinberg.

Si le concept de "temps négatif" fascine autant qu’il divise, il reste un nouvel exemple des mystères complexes et imprévisibles de l’infiniment petit.

AFP/VNA/CVN

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