Négociations pour sortir du plus long conflit de l'histoire d'Air France

La direction d'Air France a proposé 24 septembre le retrait immédiat du projet de low cost Transavia Europe, au cœur du conflit avec les pilotes, espérant ainsi une "reprise immédiate" du travail, après dix jours de grève.

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Des salariés d'Air France manifestent à Roissy le 24 septembre, contre la grève des pilotes.

Le gouvernement a salué ce "geste" de la direction, estimant que "maintenant", "la responsabilité des pilotes (était) de cesser le mouvement". La direction a également "appelé les grévistes à reprendre le travail sans délai".

Sollicités par l'AFP, le premier syndicat de pilotes (SNPL, 71%) et le Spaf (12%), qui ont été reçus par la direction dans la soirée, n'avaient pas réagi dans l'immédiat à cette proposition, qu'ils avaient appelée de leurs vœux.

Depuis mercredi 24 septembre, la confusion régnait autour de Transavia Europe, le gouvernement évoquant son abandon, tandis que la direction continuait de parler de suspension... avant d'annoncer dans un communiqué dans la soirée son "retrait immédiat".

Cités dans le communiqué, le Pdg d'Air France-KLM, Alexandre de Juniac, et celui d'Air France, Frédéric Gagey, ont estimé qu'"il n'y (avait) désormais plus aucune raison de faire grève car plus aucune crainte de délocalisation ne peut subsister".

La grève est entrée le 24 septembre dans son dixième jour, égalant le record du plus long conflit jamais mené par les pilotes d'Air France en 1998.

Le mouvement cloue au sol depuis le 15 septembre plus de la moitié des avions de la compagnie, une situation appelée à perdurer jeudi 25 septembre, la direction tablant sur un trafic de nouveau assuré à seulement 47%.

Le Premier ministre français Manuel Valls est de nouveau monté au créneau mercredi 24 septembre, appelant à "trouver une solution dans les heures qui viennent" et trancher le sort du projet au cœur du conflit : l'expansion en Europe de la filiale à bas coûts Transavia.

"Si l'abandon ou le report du projet Transavia en Europe permet de trouver une solution à la crise, c'est la bonne solution (...). Il ne doit pas y avoir de surenchère de part et d'autre", a déclaré M. Valls.

L'État français est actionnaire à près de 16% du groupe Air France-KLM, numéro deux européen du transport aérien derrière la Lufthansa allemande.

Les avions Air France sur le tarmac de l'aéroport Charles de Gaulle, le 24 septembre à Roissy, au Nord de Paris.

La sortie du Premier ministre visait à mettre un terme à la cacophonie ambiante entre le gouvernement et la compagnie, après des déclarations du secrétaire d'État aux Transports, Alain Vidalies, affirmant que le projet Transavia Europe était "abandonné par la direction".

Ces propos, en début de journée, avaient été démentis ensuite par la compagnie. "Aucun changement dans les négociations ne permet d'affirmer que ce projet est retiré", a assuré un porte-parole.

Le patron d'Air France, Frédéric Gagey, a ensuite précisé qu'avait été seulement "retirée l'idée de créer maintenant ces filiales".

Mardi 23 septembre, Manuel Valls avait stigmatisé une grève sans "aucune raison" représentant "un vrai danger pour la compagnie", qui estime ses pertes liées à 15 ou 20 millions d'euros par jour.

Situation encore compliquée

Dans certains aéroports, la situation s'est encore détériorée : à Nice (Sud-Est), le nombre de vols annulés a atteint 60% mercredi 24 septembre, à Toulouse (Sud-Ouest) 70%.

Au niveau national, la mobilisation est repartie à la hausse chez les pilotes avec un pourcentage de grévistes attendu par la direction à 62% jeudi 25 septembre, contre 57% mardi 23 septembre et 52% mercredi 24 septembre.

Le SNPL, héraut de la contestation, a étendu son préavis de grève jusqu'au 30 septembre. Des préavis de deux autres syndicats courent jusqu'à vendredi 26 septembre.

Au lendemain d'un rassemblement qui a réuni entre 200 et 300 pilotes à Paris, une contre-manifestation pour soutenir la direction a mobilisé entre 500 et 600 salariés de la compagnie.

AFP/VNA/CVN

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