Sommet climat : les dirigeants mondiaux affichent leurs ambitions

Les dirigeants mondiaux, sommés de prendre leurs responsabilités face au changement climatique, se sont engagés mardi 23 septembre à New York à redoubler d'efforts pour limiter le réchauffement inquiétant de la planète mais sans complètement convaincre.

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À la tribune de ce sommet historique, le président américain, Barack Obama, a appelé à conclure un accord "ambitieux" à la conférence de Paris fin 2015. Il a promis que les États-Unis, qui ont une "responsabilité particulière", prendraient leur part du fardeau pour contrer la "menace urgente et croissante du changement climatique".

Le président américain Barack Obama lors de l'ouverture du sommet climat à l'ONU, New York le 23 septembre.

Pour sa part, le président français, François Hollande, a annoncé que la France allait verser un milliard de dollars à un Fonds vert créé en 2009 pour aider les pays en développement à faire face, mais dont les caisses sont pour l'instant quasiment vides.

Seule l'Allemagne a jusqu'à présent contribué de manière significative à ce fonds, mettant elle aussi sur la table un milliard de dollars.

La France "veut être exemplaire pour doter le fonds vert (...) et je demande que tous les pays fassent le même effort tout au long des prochains mois", a déclaré M. Hollande. "À Paris, en 2015, il doit y avoir une grande révolution, celle du changement climatique".

Le représentant de la Chine, un des plus gros pollueurs, avec l'Inde et les États-Unis, s'est lui aussi voulu coopérant. "La Chine est prête à travailler avec d'autres pour construire un avenir meilleur", a déclaré le vice-premier ministre, Zhang Gaoli. Mais il a réaffirmé que les pays industrialisés devaient "respecter leur obligation de soutenir financièrement et par leur technologie les pays en développement".

La Chine et l'Inde ont envoyé à New York des représentants de moindre niveau, ce qui a jeté une ombre sur ce sommet exceptionnel par le nombre et la diversité des participants : 120 chefs d'États et de gouvernement, plus de 200 entreprises et de nombreuses ONG.

Réactions mitigées

Mais, sans surprise, le sommet a vite connu ses limites et les réactions, notamment des associations écologistes, étaient mitigées. Pour Oxfam-France, le milliard annoncé par M. Hollande "est un timide premier pas qui risque d'être insuffisant" et "trop de questions restent en suspens sur le détail" de l'annonce française.

Greenpeace estime que cette annonce est "un signal important de soutien aux pays les plus vulnérables" mais regrette aussi que "les détails restent flous". L'organisation a déploré aussi que "l'administration Obama continue de permettre à l'industrie de prospecter et exploiter charbon, pétrole et gaz sur le domaine public".

Carte mondiale des 10 pays les plus émetteurs de gaz à effet de serre en 2013, avec l’UE 28 et la France.

"Nous saluons les engagements pris par la France et d'autres mais ils restent largement insuffisants", a commenté de son côté ActionAid USA.

Comme en écho, selon un sondage du Chicago Council of Global Affairs publié mardi 23 septembre, la moitié des Américains interrogés estiment que leur gouvernement ne fait pas assez pour traiter le changement climatique.

"Je vous demande de faire preuve de leadership", avait lancé le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, aux dirigeants mondiaux en ouvrant le sommet.

"Je demande à tous les gouvernements, avait-il dit, de s'engager à conclure un accord universel et significatif sur le climat à Paris en décembre 2015 et de faire tout ce qu'ils peuvent pour limiter la hausse de la température mondiale à moins de 2 degrés Celsius", l'objectif fixé à Copenhague en 2009.

Selon les scientifiques, si les émissions de gaz à effet de serre, dont le gaz carbonique, restent au même niveau, la planète se réchauffera en fait de quatre ou cinq degrés à la fin du siècle, ce qui déclenchera des phénomènes météorologiques extrêmes et fera monter le niveau des mers.

M. Ban avait reçu le renfort de la star hollywoodienne Leonardo DiCaprio, qui lui a succédé à la tribune pour affirmer que "l'air pur et un climat vivable font partie des droits de l'Homme inaliénables", et qu'investir dans les énergies renouvelables "est une bonne politique économique".

Costume-cravate sombre et queue de cheval, l'acteur de "Titanic", nommé par l'ONU Messager de la paix pour le climat, a exhorté chefs d'État et de gouvernement à "répondre au plus grand défi de l'humanité avec courage et honnêteté". "Je gagne ma vie en faisant semblant mais vous ne pouvez pas vous le permettre", leur a-t-il lancé.

AFP/VNA/CVN

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