Air France : la grève des pilotes entre dans sa seconde semaine

La grève à Air France est entrée le 22 septembre dans sa seconde semaine, avec une mobilisation toujours aussi forte des pilotes, environ quatre vols sur dix assurés et aucune sortie de crise en vue malgré les appels au "compromis" du gouvernement.

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Des avions d'Air France immobilisés sur le tarmac de l'aéroport d'Orly en raison de la grève des pilotes, le 18 septembre.


Le principal syndicat de pilotes, le SNPL AF Alpa, a annoncé samedi 20 septembre, après consultation de ses adhérents, la reconduction de la grève jusqu'au vendredi 26, sans exclure qu'elle puisse se poursuivre au-delà si la "situation de blocage" persiste.
Le préavis de grève du deuxième syndicat de pilotes à Air France (Spaf) court pour sa part jusqu'à mercredi 24 septembre. Le conflit chez Air France est d'ores et déjà le plus long depuis le mouvement social de 1998, qui avait duré dix jours.
Les syndicats sont opposés au projet de développement de la filiale à bas coûts Transavia proposé par la direction, craignant qu'il ne débouche sur un "dumping social" et des "délocalisations" au détriment des emplois français.
Air France prévoit d'assurer lundi 22 septembre 41% de ses vols en moyenne, avec un taux de grévistes de 65%, stable par rapport au week-end et quasi inchangé depuis le début du conflit. Certains aéroports sont plus affectés, comme Bordeaux qui prévoit 68% d'annulation, et Lille où aucun vol ne doit être assuré.
Le secrétaire d'État aux Transports, Alain Vidalies, a appelé dimanche 21 septembre à la fin du conflit. "Il faut qu'il y ait un compromis", a-t-il insisté, en écho au Premier ministre Manuel Valls qui la semaine dernière avait appelé les pilotes à "arrêter" leur grève, selon lui "pas comprise". "Il faut avoir une démarche positive dans cette situation. Sinon, je pense que c'est le sort de la compagnie qui peut être en cause", a poursuivi M. Vidalies, rappelant qu'Air France est, comme les autres compagnies aériennes historiques, confrontée à la vive concurrence des low cost et est "financièrement fragile".
Frustration et mécontentement
Le Pdg d'Air France KLM, Alexandre de Juniac, avait estimé la semaine dernière que la grève coûte "10 à 15 millions d'euros" par jour à la compagnie, qui "sort à peine la tête de l'eau".
Samedi 20 septembre, le SNPL, qui selon son président Jean-Louis Barber se sent "trahi par le management", en avait appelé à Manuel Valls, espérant qu'il "aura à cœur de s'intéresser à la sauvegarde de l'emploi français". Le syndicat avait réitéré sa demande de rencontrer le Premier ministre.
Dans un courrier interne à l'ensemble de ses pilotes, la direction d'Air France a fait état dimanche 21 septembre de "tentatives d'intimidation" lui ayant été rapportées à l'encontre des non-grévistes, assurant qu'elle "engagera les démarches nécessaires pour punir celles ou ceux qui se livrent à de tels agissements".
"C'est une grève qui commence à devenir interminable", a déploré ce week-end sur France Info le président de la Fédération des usagers des transports et services publics, Jean-Claude Delarue. "On se demande si la compagnie Air France ne va pas perdre à l'avenir des parts de marché" parce que "des voyageurs préfèreraient aller ailleurs", a-t-il ajouté.

Air France a réitéré ses excuses à ses clients, disant dans une lettre partager leur "frustration" et "mécontentement". Elle conseille à ses clients ayant réservé un vol jusqu'au 26 septembre de "reporter leur voyage, ou changer leur billet sans frais".

AFP/VNA/CVN

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