>>Ebola : troisième jour de confinement en Sierra Leone
Des Libériens arrivent au centre de traitement du virus Ebola de Médecins sans frontières à Monrovia (Libéria) le 17 septembre. |
L'épidémie a fait plus de 2.600 morts dans ces deux pays et en Guinée voisine depuis le début de l'année, plongeant ces pays dans une crise sanitaire gravissime aux répercussions sociales et économiques.
En Sierra Leone, où 562 personnes ont déjà été tuées, les 6 millions d'habitants étaient assignés à domicile vendredi, samedi et dimanche.
Dans la région Ouest qui comprend la capitale Freetown, l'opération a permis d'identifier "22 nouveaux cas" et "les équipes mortuaires ont enterré entre 60 et 70 corps ces deux derniers jours", a déclaré la n°2 des services publics de santé, Sarian Kamara.
"L'ordre de rester à domicile a été bien respecté par la population, ce qui a permis aux équipes de campagne de sensibiliser chez elles les familles à Ebola", a-t-elle souligné.
De son côté, le Liberia, de loin le pays le plus touché avec plus de 1.450 morts, a annoncé qu'il allait porter d'ici fin octobre de 250 à 1.000 le nombre de lits pour soigner les malades à Monrovia, capitale aux capacités sanitaires largement dépassées.
"On refuse les patients (...) parce qu'il n'y a pas de place. C'est pourquoi le gouvernement va faire de son mieux pour disposer de 1.000 lits afin de pouvoir accueillir tous les patients", a déclaré le ministre de l'Information, Lewis Brown.
"De cette façon nous mettrons fin à la propagation parce que ceux qu'on refuse retournent dans leurs communautés, où ils peuvent infecter d'autres personnes", a-t-il ajouté.
Le 8 septembre, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait averti que le Liberia allait enregistrer "plusieurs milliers de nouveaux cas" à brève échéance.
Dans le comté de Montserrado (Ouest), qui inclut Monrovia, l'OMS avait indiqué qu'il y avait un besoin urgent de 1.000 lits pour les malades d'Ebola.
Une unité de 150 lits devait être ouverte dimanche 21 septembre dans la banlieue de Duala, dans l'Ouest de la capitale.
Les derniers chiffres de l'OMS montrent que le Liberia a enregistré 2.710 cas, mais ces données datent d'une semaine, et les services de santé de la capitale ont indiqué avoir fait face à un énorme afflux de patients au cours des derniers jours.
Dans le déni
Un second groupe de militaires américains est arrivé dimanche 21 septembre au Liberia dans le cadre d'une mission de 3.000 soldats destinée à aider les services de santé du pays à faire face à l'épidémie d'Ebola.
Bilan du personnel de santé touché par Ebola. |
L'inquiétude que suscite cette fièvre hémorragique à travers le monde a été de nouveau illustrée ce week-end : l'Inde a annoncé le report du 3e sommet Inde-Afrique prévu à New Delhi en décembre, auquel devaient assister des représentants de 50 pays africains.
Quant à l'Espagne, elle se prépare à rapatrier de Sierra Leone un deuxième missionnaire catholique contaminé par le virus.
Au Nigeria, la rentrée des classes a été maintenue le 22 septembre après des vacances d'été prolongées pour cause d'Ebola qui a tué huit personnes sur 20 cas confirmés dans ce pays.
La pertinence du confinement en Sierra Leone a été contestée par des experts, qui ont critiqué la faisabilité même d'une opération d'une telle envergure, le manque de formation des volontaires et la qualité des conseils prodigués.
Menée par 30.000 volontaires, cette campagne était destinée à informer la population sur la maladie.
Ils ont pour tâche d'expliquer la maladie et les bonnes pratiques pour l'éviter, de distribuer un savon à chacun des 1,5 million de foyers qu'ils doivent visiter, mais aussi d'alerter les services spécialisés s'ils découvrent des malades ou des morts.
AFP/VNA/CVN