Ebola : troisième jour de confinement en Sierra Leone

La Sierra Leone entre dimanche 21 septembre dans son troisième et dernier jour de confinement général qui doit permettre de contenir l'expansion du virus Ebola, alors que des critiques s'élèvent sur une opération qualifiée par certains de "coup de pub" mal organisé.

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Le gouvernement sierra-léonais a décrété trois jours d'arrêt dans tout le pays pour mener une campagne de porte-à-porte géante. Il s'agit de tenter de juguler l'épidémie qui a fait 2.630 morts depuis le début de l'année en Afrique de l'Ouest.
En Sierra Leone, où 562 personnes ont déjà été tuées par le virus, quelque 30.000 volontaires par équipes de quatre sillonnent le pays pour informer sur la maladie les six millions d'habitants pendant cette campagne. Ils distribuent aussi un savon à chaque foyer, et alertent les services spécialisés s'ils découvrent des malades ou des morts.

Photo fournie par l'ONG Juan CIUDAD du frère Manuel Garcia Viejo avec un malade à l'hôpital San Juan de Dios à Lusar en Sierra Leone
Photo : AFP/VNA/CVN


Mais des observateurs indépendants ont émis des inquiétudes quant à la qualité des conseils prodigués, jugeant que l'opération rencontrait un "succès mitigé" dans la région ouest du pays, qui englobe la capitale Freetown.
"Les superviseurs sont bien entraînés, mais les équipes qui visitent les familles dans certaines régions de l'ouest du pays n'ont pas été assez formées et ne sont pas en mesure de donner correctement des informations", a affirmé Abubakarr Kamara, un responsable de l'association humanitaire Health for All (Santé pour Tous). "Beaucoup d'entre eux (les volontaires) étaient trop jeunes pour participer à cet exercice et dans une ou deux maisons où j'ai assisté à leur intervention, ils avaient du mal à communiquer avec les familles", a-t-il ajouté.
L'organisation Human Rights Watch a aussi critiqué l'opération : "davantage un coup de pub qu'une intervention sanitaire", selon Joe Amon, son directeur pour les questions de santé et de droits de l'Homme, pour qui "le confinement n'est pas la bonne approche".
Avis divergents

Steven Gaoja, qui dirige le centre national d'opération d'urgence contre Ebola, a admis vendredi soir que "les débuts (de la campagne) ont été vraiment très difficiles". Il a évoqué des problèmes de "logistique" sur le terrain et un "énorme nombre d'appels" au centre, qui a du mal à faire face.
Mais ces problèmes ont été progressivement "réglés" et la journée a été un "succès", a-t-il estimé, relevant "l'enthousiasme des Sierra-Léonais pour cet exercice".
Mais parmi les Sierra-Léonais, les avis divergent sur l'opportunité de cette opération.
"(Les équipes) ont fait attendre les six membres de ma famille toute la journée d'hier, et ne se sont pas présentés", a dit Kwaku Adophy, un pêcheur habitant à Goderich, une banlieue à l'Ouest de Freetown. "Quand ils sont venus ce matin, ils ne sont pas entrés dans le bâtiment, mais un membre de l'équipe s'est arrêté au portail et nous a crié de sortir pour recevoir un savon. Nous n'avons eu aucune autre information. Nous sommes très déçus", a-t-il dit.
Isatu Koroma, qui habite dans le quartier de Hill Station à environ six kilomètres de là, a raconté qu'une équipe avait passé "trente minutes très utiles à nous donner, à moi et à ma famille, des informations dont nous avions vraiment besoin".
Un contingent de 165 médecins et infirmières cubains doit arriver en Sierra Leone ce week-end, selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).
En République démocratique du Congo, la maladie, distincte selon l'OMS de celle qui frappe l'Afrique de l'Ouest, a fait 40 morts dans une zone reculée du Nord-Ouest mais est en voie d’être "maîtrisée", ont annoncé samedi soir les autorités du pays.
L’Espagne se prépare quant à elle à rapatrier de Sierra Leone un deuxième missionnaire catholique contaminé par le virus Ebola, a annoncé le gouvernement espagnol samedi 20 septembre.
Frère Manuel Garcia Viejo, âgé de 69 ans et directeur d'un hôpital dans la ville serra-léonaise de Lunsar, "a été testé positivement (pour Ebola) et a exprimé le désir d'être transféré en Espagne", a déclaré le ministère de la Santé dans un communiqué.
En août, un prêtre espagnol de 75 ans a été le premier Européen à mourir d'Ebola au cours de l'épidémie qui sévit dans l'ouest de l'Afrique, la plus grave depuis l'apparition du virus il y a quatre décennies.

AFP/VNA/CVN

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