>> Le Japon se recueille pour les 75 ans de la première bombe atomique à Hiroshima
>> Nagasaki se recueille, 75 ans après la bombe atomique
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Une cérémonie du 80e anniversaire du bombardement atomique de Nagasaki, au Japon, le 9 août. |
Photo : Kyodo/VNA/CVN |
Le 9 août 1945 à 11h02, trois jours après Hiroshima, Nagasaki subissait à son tour l'horreur d'une bombe nucléaire. Quelque 74.000 personnes ont trouvé la mort dans cette ville portuaire du Sud-Ouest du Japon, s'ajoutant aux 140.000 victimes d'Hiroshima.
"80 ans se sont écoulés, et qui aurait pu imaginer que le monde deviendrait ainsi ? Veuillez arrêter immédiatement les conflits armés !", a exhorté le maire de la ville, Shiro Suzuki, devant un parterre de représentants de plus de 100 pays, un record.
"Les affrontements s'intensifient à divers endroits. Une crise susceptible de menacer la survie de l'humanité, comme une guerre nucléaire, plane sur chacun d'entre nous", a ajouté l'édile alors que les fortes averses de la matinée se sont arrêtées juste avant le moment de recueillement.
Hiroshi Nishioka, un survivant de 93 ans qui se trouvait à seulement 3 km de l'épicentre atomique, a témoigné devant tous les participants de l'horreur vécue adolescent.
"Même les plus chanceux (qui n'étaient pas gravement blessés) ont peu à peu commencé à saigner des gencives et à perdre leurs cheveux, et ils sont morts les uns après les autres, s'est-il souvenu. Même si la guerre était terminée, la bombe atomique a apporté une terreur invisible".
"Symbole de réconciliation"
Symbole de cette commémoration, la cloche de l'imposante cathédrale de l'Immaculée-Conception, édifice détruit par l'explosion atomique, a retenti pour la première fois depuis 80 ans après avoir été restaurée par des chrétiens américains et réinstallée dans la cathédrale, reconstruite en 1959.
Pour le prêtre principal de la cathédrale, Kenichi Yamamura, cette restauration "montre la grandeur de l'être humain, la preuve que des personnes appartenant au camp qui en a blessé un autre peuvent un jour vouloir se racheter".
Akio Watanabe, un habitant de Nagasaki, a la voix étranglée par l'émotion en écoutant les deux cloches à l'unisson au milieu de 200 à 300 personnes venues pour l'occasion.
"Je ne suis pas croyant, mais étant né à Nagasaki et en voyant, 80 ans après la bombe, comment les sentiments de chacun se sont unis - ceux des Américains, des fidèles catholiques, et de nous ici - pour que cette cloche soit enfin restaurée et qu'aujourd'hui, pour la première fois, elle sonne à nouveau... On peut dire que c'est un symbole de réconciliation", a-t-il déclaré.
"L'abolition des armes nucléaires semble quelque chose de très lointain. Mais avec ce genre d'espoir, en avançant pas à pas, on peut croire que les êtres humains peuvent, un jour, les abolir complètement. Cette cloche en est un exemple porteur d'espoir", a ajouté le sexagénaire.
Le projet a été piloté par James Nolan, Professeur de sociologie dans le Massachusetts, dont le grand-père avait participé en tant que médecin au Projet Manhattan, à l'origine des bombes atomiques de la Seconde Guerre mondiale. Il a récolté 125.000 dollars (107.200 euros) aux États-Unis.
AFP/VNA/CVN