"La question du départ de Kadhafi n'est pas sujet à discussion", a affirmé devant les journalistes le ministre libyen, Abdelati Obeidi, à sa sortie d'entretiens avec son homologue russe Sergueï Lavrov, qui ont duré une heure environ. "Nous discutons de l'initiative de l'Union africaine, qui vise à mettre un terme à la guerre et à l'effusion de sang", a-t-il ajouté.
M. Obeidi est le responsable libyen de plus haut rang à se rendre en Russie depuis le début du conflit il y a cinq mois. "La position de la Russie est sensée et réfléchie", a-t-il déclaré, cité par l'agence Interfax.
La Russie, qui joue un rôle particulier dans cette crise, dénonçant l'intervention des alliés occidentaux contre le régime du colonel Kadhafi après s'être abstenue d'y opposer son veto au Conseil de sécurité de l'ONU, n'a eu de cesse de prôner la fin de l'ingérence et une solution négociée.
Le chef de la diplomatie libyenne a exprimé "l'intention de Tripoli de coopérer de manière constructive avec la partie russe" pour trouver une solution négociée, a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué après les entretiens.
Moscou y affirme avoir obtenu "la confirmation nette et sans équivoque par Tripoli de son intention de se conformer à l'esprit et à la lettre des résolutions 1970 et 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU".
Le président russe, Dmitri Medvedev, avait estimé mardi au cours d'une visite en Allemagne qu'un compromis était toujours "possible" en Libye entre le régime et les opposants.
Dans un entretien publié le 20 juillet par le journal Moskovskie Novosti, l'ambassadeur libyen à Moscou, Amir Ali Gharib, a souligné que l'objectif des discussions de M. Obeidi était "d'avancer vers la paix" et non de négocier le départ du colonel Kadhafi.
La Russie était convenue en juin avec les Occidentaux que le dirigeant libyen devait partir.
Lundi, la Russie a souligné qu'elle refusait de reconnaître avec les Occidentaux, réunis au sein du groupe de contact, le Conseil national de transition (CNT), instance dirigeante des opposants libyens, comme "seule autorité" du pays.
Moscou a tenté de jouer un rôle de médiateur dans ce conflit, joignant ses efforts à ceux du président sud-africain Jacob Zuma.
Le représentant du président russe pour l'Afrique, Mikhaïl Marguelov, avait effectué fin juin une visite en Libye au cours de laquelle il avait rencontré le chef du gouvernement, Baghdadi Mahmoudi, et s'était rendu à Benghazi, le fief des opposants dans l'Est de la Libye.
La Russie s'est abstenue avec la Chine lors du vote au Conseil de sécurité de la résolution 1973 qui a permis l'intervention internationale en mars, et a vivement dénoncé les conditions de sa mise en œuvre.
AFP/VNA/CVN