"Je suis absolument désolé du scandale que la nomination d'Andy Coulson a provoqué", a souligné le Premier ministre britannique, qui a dû faire face à une salve ininterrompue de questions sur ses liens avec le groupe de Rupert Murdoch, propriétaire du tabloïde.
"Avec le recul et au vu de ce qui s'est passé ensuite, je ne l'aurais pas recruté, a poursuivi le chef du gouvernement. Mais vous ne prenez pas de décision avec du recul, vous les prenez sur le moment. Vous vivez et vous apprenez, et croyez-moi, j'ai appris".
David Cameron, très chahuté par l'opposition lors de cette intervention qu'il avait programmée en urgence, repoussant la clôture de la session parlementaire, est la cible de vives critiques pour avoir conservé Andy Coulson comme directeur de la communication quand il est arrivé à Downing street, en mai 2010.
"Le Premier ministre a fait le mauvais choix en choisissant de continuer à travailler avec M. Coulson", a lancé le chef de l'opposition, Ed Miliband. "Il a été pris dans un tragique conflit d'intérêt entre l'intégrité que les gens attendent de lui et ses liens personnels et professionnels avec M. Coulson."
Andy Coulson, qui a quitté le tabloïde en 2007, a été récemment arrêté pour son rôle présumé dans les écoutes, avant d'être remis en liberté conditionnelle. Il avait dû démissionner en janvier de son poste à Downing street à cause du scandale.
Soulignant qu'il avait "une conception vieillotte du respect de la présomption d'innocence", M. Cameron a souligné qu'il devrait de "plates excuses" s'il s'avérait que les assurances que lui avait données Andy Coulson qu'il n'était pas impliqué dans cette affaire se révélaient fausses.
Le président de la chambre a dû à plusieurs reprises intervenir pour ramener le calme dans l'hémicycle et faire cesser les huées.
Pour tenter de calmer la tempête, le Premier ministre a présenté dans le détail la commission d'enquête indépendante annoncée en juillet.
Présidée par un juge, celle-ci a pour mission de faire la lumière sur le scandale et de se pencher sur l'éthique de la presse, après l'émoi suscité par les pratiques du tabloïde de Rupert Murdoch, soupçonné d'avoir écouté quelque 4.000 personnalités dans les années 2000. Elle devrait rendre ses conclusions dans douze mois.
AFP/VNA/CVN