Libération de trois otages israéliens contre des centaines de détenus palestiniens

Trois nouveaux otages détenus dans la bande de Gaza par le Hamas et 369 détenus palestiniens ont été libérés samedi 15 février. Il s'agit du sixième échange depuis le début de la trêve qui a failli voler en éclats.

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Les trois otages israéliens se tiennent sur la scène à côté de militants palestiniens lors de leur remise à une équipe de la Croix-Rouge à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 15 février 2025, dans le cadre du sixième échange d'otages et de prisonniers.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'accord de trêve est entré en vigueur le 19 janvier après 15 mois d'une guerre dévastatrice à Gaza entre Israël et le Hamas, déclenchée par une attaque d'une ampleur sans précédent du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien le 7 octobre 2023.

Près de 500 jours en captivité

Après 498 jours de captivité à Gaza, Sacha Trupanov, un Israélo-Russe de 29 ans, Yaïr Horn, un Israélo-Argentin de 46 ans, et Sagui Dekel-Chen, un Israélo-Américain de 36 ans, ont été libérés à Khan Younès (sud).

Ils sont apparus en meilleure forme physique que les trois otages au visage émacié libéré une semaine plus tôt.

Avant d'être remis à la Croix-Rouge internationale et transférés par l'armée en Israël, les trois otages ont été exhibés sur un podium, entourés de combattants du Hamas et du Jihad islamique, un mouvement palestinien allié.

Des amis de l'otage israélien Yaïr Horn célèbrent après avoir regardé sa libération à la télévision à Kfar Saba, le 15 février 2025.
Photo : AFP/VNA/CVN

Ils ont été contraints de dire quelques mots au micro, en hébreu, devant la foule encadrée par les hommes armés lors d'une mise en scène organisée à chaque libération.

Les trois Israéliens, qui doivent subir des examens médicaux, avaient été enlevés au kibboutz Nir Oz (sud d'Israël) lors de l'attaque du 7-Octobre. Sur 251 personnes alors emmenées à Gaza, 70 sont toujours détenues, selon l'armée.

Rubio attendu en Israël

Leur libération est intervenue alors que le secrétaire d'État Marco Rubio est attendu en soirée en Israël. Il doit rencontrer le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui a dit vouloir oeuvrer avec l'allié américain pour libérer "aussi vite que possible" tous les otages.

Les médiateurs égyptien et qatari ont redoublé d'efforts pour préserver la trêve, après que le Hamas a menacé ces derniers jours de suspendre les libérations et Israël de reprendre la guerre, chaque camp accusant l'autre de violations de l'accord.

Des combattants du Hamas escortent l'otage israélo-argentin Yaïr Horn sur une scène avant de le remettre à une équipe de la Croix-Rouge à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 15 février 2025.
Photo : AFP/VNA/CVN

À Tel-Aviv, des Israéliens ont suivi en direct les libérations à Gaza sur des écrans géants, au milieu de prières, étreintes et larmes de joie.

À quelques kilomètres plus au nord, à Kfar Saba, des proches de Yaïr Horn ont pleuré à la vue des otages libérés.

"Montagnes russes"

La femme de Sagui Dekel-Chen, Avital, qui a donné naissance à leur troisième fille deux mois après l'enlèvement de son mari, l'a accueilli dans une base militaire dans le sud d'Israël.

"Je respire à nouveau. Il est si beau", a-t-elle déclaré, cité par la chaîne publique israélienne Kan.

Après les libérations, l'association du Forum des familles d'otages a appelé Israël et le Hamas à ne pas laisser la trêve "s'effondrer".

"Nous sommes si heureux à chaque fois qu'un (otage) revient. Mais ensuite, nous pensons à tous ceux qui sont restés" et qui "attendent d'être libérés", a confié Ronli Nissim, membre du Forum, évoquant des "montagnes russes émotionnelles".

Palestiniens hospitalisés

Un ancien prisonnier palestinien libéré par Israël est escorté à l'hôpital après son arrivée dans la ville de Ramallah, en Cisjordanie occupée, le 15 février 2025.
Photo : AFP/VNA/CVN

Israël a confirmé avoir libéré 369 prisonniers palestiniens.

À bord de bus, les ex-prisonniers ont été transférés principalement dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967, où ils ont été accueillis par des foules en liesse.

À Ramallah en Cisjordanie, les prisonniers libérés, portant le keffieh, ont été hissés sur les épaules et ont enlacé des proches. Quatre d'entre eux ont été hospitalisés, selon le Croissant-Rouge palestinien.

Parmi ceux libérés, 24 devraient être expulsés, d'après le Club des prisonniers.

D'après une source proche des négociations, les médiateurs qatari et égyptien ont assuré au Hamas qu'Israël "autoriserait l'entrée des caravanes et des équipements lourds une fois le processus d'échange de prisonniers achevé". L'accord prévoit une aide accrue au territoire palestinien en proie à un désastre humanitaire.

La première phase de la trêve, qui doit s'achever le 1er mars, a déjà permis la libération de 19 otages israéliens et 1.134 Palestiniens.

Durant cette phase, 33 otages israéliens au total doivent être remis à Israël contre la libération de 1.900 prisonniers palestiniens.

Négociations ?

Des piétons passent devant des combattants palestiniens qui montent la garde autour d'une zone protégée avant de remettre les otages israéliens à une équipe de la Croix-Rouge à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 15 février 2025.
Photo : AFP/VNA/CVN

Selon une source proche des négociations, les médiateurs espèrent entamer "la semaine prochaine à Doha" les pourparlers sur la deuxième phase.

Celle-ci est censée permettre la libération de tous les otages et la fin définitive de la guerre, avant une dernière phase consacrée à la reconstruction de Gaza, un chantier gigantesque estimé par l'ONU à plus de 53 milliards d'USD.

Sur le sort à plus long terme de Gaza, un sommet de cinq pays arabes est prévu le 20 février à Ryad, pour répondre au plan du président américain Donald Trump d'une prise de contrôle du territoire palestinien par les États-Unis et du déplacement de sa population en Égypte et Jordanie.

Le plan a été refusé par ces deux pays et décrié à l'international. Israël l'a salué.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.211 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles et incluant les otages morts ou tués en captivité.

L'offensive israélienne de représailles à Gaza a fait au moins 48.264 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU, et provoqué un désastre humanitaire.

AFP/VNA/CVN

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