Reçu par Trump, le roi de Jordanie réitère sa "ferme opposition" à son plan pour Gaza

Le roi Abdallah II de Jordanie a réitéré sa "ferme opposition" au déplacement de la population de Gaza après sa rencontre mardi 11 février avec Donald Trump, qui a encore défendu son plan largement décrié de développement immobilier du territoire palestinien vidé de ses habitants.

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Le président américain Donald Trump (centre) accueille le roi Abdallah II de Jordanie (droite) à la Maison Blanche, le 11 février à Washington.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le président américain voudrait que le royaume hachémite, avec l'Égypte, accueille l'essentiel des habitants de la bande de Gaza dévastée par l'offensive israélienne lancée après l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023.

"L'une des choses que nous pouvons faire immédiatement, c'est de prendre 2.000 enfants, des enfants atteints de cancer ou très malades", a dit le roi de Jordanie.

"C'est vraiment un beau geste", s'est félicité Donald Trump, assis aux côtés de son invité et du prince héritier Hussein dans le Bureau ovale.

"Je dois penser à ce qui est dans l'intérêt de mon pays", a affirmé Abdallah II, qui avait déjà rejeté auparavant tout déplacement de Palestiniens, mais qui, devant les caméras, s'est gardé d'aborder frontalement le sujet en présence de Donald Trump.

Mais sur X, il a ensuite assuré avoir exprimé au président américain sa "ferme opposition au déplacement de Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie" occupée, soulignant qu'il s'agissait d'une "position arabe commune".

"J'ai insisté sur le fait que mon engagement suprême était la Jordanie, sa stabilité et le bien-être des Jordaniens", a ajouté le monarque, allusion aux années de tensions voire d'affrontements armés qui, dans le contexte du conflit israélo-palestinien, ont marqué l'histoire du royaume.

Près de la moitié de ses 11 millions d'habitants sont d'origine palestinienne.

Le secrétaire d'État américain Marco Rubio (droite) reçoit son homologue égyptien, Badr Abdelatty, le 10 février à Washington. 
Photo : AFP/VNA/CVN

Le président américain a prédit de "grands progrès" dans les discussions tant avec la Jordanie qu'avec l'Égypte, et s'est dit persuadé "peut-être pas à 100%, mais à 99%" d'arriver à un compromis avec Le Caire.

Il a une nouvelle fois défendu son projet pour Gaza, qui a soulevé l'indignation internationale : "Nous allons posséder Gaza. Nous n'avons pas besoin de l'acheter. Il n'y a rien à acheter", a déclaré Donald Trump, assurant que le territoire serait placé "sous contrôle américain", sans expliquer de quelle manière.

Abdallah II a lui fait savoir que l'Égypte élaborait un plan de coopération avec Donald Trump, et que ce projet ferait l'objet de discussions en Arabie saoudite.

"Attendons que les Égyptiens puissent présenter" ce plan, a-t-il plaidé.

Dans un communiqué mardi soir 11 février, le ministère égyptien des Affaires étrangères a fait savoir que Le Caire entendait "présenter une vision globale pour la reconstruction" de la bande de Gaza, "qui garantisse que le peuple palestinien reste sur sa terre, et en conformité avec les droits légitimes et légaux de ce peuple".

Donald Trump avait évoqué lundi 10 février un arrêt des aides américaines à la Jordanie si elle n'accueillait pas des Palestiniens, soit 750 millions d'USD d'aide économique et environ 350 millions d'USD supplémentaires en aide militaire par an.

Mais il a adopté un ton plus conciliant mardi 11 février, affirmant ainsi qu'il n'aurait pas besoin de "menacer" le pays.

Le milliardaire républicain a par ailleurs répondu "non" à un journaliste qui lui demandait s'il comptait participer à titre privé au projet qu'il envisageait pour Gaza.

Trêve fragilisée

La rencontre s'est tenue au moment où la trêve dans le territoire palestinien est fragilisée. Accusant Israël de plusieurs violations de l'accord de trêve, le Hamas avait menacé lundi 10 février de reporter la prochaine libération d'otages, prévue samedi 15 février.

Poignée de main entre le président américain Donald Trump (droite) et le roi Abdallah II de Jordanie lors d'une rencontre dans le Bureau ovale de la Maison Blanche, le 11 février à Washington.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Je ne crois pas qu'ils respecteront la date limite", a dit Donald Trump, qui avait exigé lundi que le mouvement palestinien libère les otages israéliens au plus tard samedi, sans quoi un "véritable enfer" se déchaînerait à Gaza.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a menacé mardi 11 février de reprendre les combats si les otages n'étaient pas libérés dans ce délai.

Après 15 mois de conflit entre Israël et le Hamas, un accord de trêve conclu par l'intermédiaire des médiateurs internationaux - Qatar, États-Unis, Égypte - est entré en vigueur le 19 janvier. Il prévoit l'arrêt des hostilités, la libération des otages contre celle de prisonniers palestiniens et une aide humanitaire accrue à Gaza.

Donald Trump veut transformer ce territoire dévasté en "Côte d'Azur du Moyen-Orient", après avoir déplacé définitivement la population palestinienne.

Les pays arabes ont fermement rejeté la proposition, insistant sur l'objectif d'une solution à deux États, avec un État palestinien indépendant au côté d'Israël.

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, qui pourrait se rendre prochainement à la Maison Blanche sans qu'aucune date n'ait été fixée, a exhorté mardi 11 février à la reconstruction de Gaza "sans déplacer les Palestiniens".

AFP/VNA/CVN

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