Le Qatar et l'Égypte travaillent à sauver le cessez-le-feu à Gaza

Les médiateurs qataris et égyptiens s'emploient mercredi 12 février à sauvegarder l'accord de cessez-le-feu à Gaza, a indiqué une source palestinienne, après qu'Israël et les États-Unis ont averti d'une reprise de la guerre si le Hamas ne libérait pas samedi 15 février des otages.

>> Guterres : "Nous devons continuer à faire pression pour un cessez-le-feu permanent à Gaza"

>> Il faut éviter "à tout prix" une reprise des hostilités à Gaza, selon le chef de l'ONU

>> Reçu par Trump, le roi de Jordanie réitère sa "ferme opposition" à son plan pour Gaza

Des enfants jouent dans les ruines dans le camp de réfugiés de Shati, dans le Nord de Gaza-ville, le 11 février.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le mouvement islamiste palestinien avait menacé lundi 10 février de reporter ces libérations, accusant Israël de violations de l'accord de trêve. Le président américain Donald Trump a lui promis "l'enfer" au Hamas s'il ne relâchait pas "tous les otages" retenus à Gaza avant samedi "à 12 heures".

"Des médiateurs du Qatar et d'Égypte sont en contact avec la partie américaine (...) Ils travaillent intensément pour résoudre la crise", a indiqué l'AFP la source palestinienne sous couvert de l'anonymat.

L'armée israélienne a entretemps envoyé des renforts supplémentaires autour de la bande de Gaza, détruite par 15 mois de guerre entre Israël et le Hamas.

Mercredi 12 février, elle a dit y avoir mené une frappe aérienne visant deux personnes qui tentaient de récupérer un drone, sans préciser leur sort. Elle a fait état de "plusieurs tentatives" récentes de faire entrer des armes par drones dans le territoire palestinien.

Dans ce contexte de fortes tensions, les pourparlers prévus par l'accord de cessez-le-feu pour préparer sa deuxième phase n'ont toujours pas commencé.

Des manifestants israéliens brandissent pancartes et banderoles devant le bureau du Premier ministre à Jérusalem, appelant à continuer de mettre en application l'accord de trêve à Gaza afin de ramener tous les otages encore captifs, le 11 février.
Photo : AFP/VNA/CVN

En vertu de l'accord entré en vigueur le 19 janvier, 16 otages israéliens et 765 prisonniers palestiniens ont déjà été libérés lors de cinq échanges. Cinq otages Thaïlandais ont été relâchés hors du cadre de l'accord.

Les otages avaient été enlevés lors d'une attaque sans précédent menée le 7 octobre 2023 par des commandos du Hamas infiltrés dans le sud d'Israël depuis la bande de Gaza voisine. En riposte, l'armée israélienne a lancé une offensive dévastatrice à Gaza.

"Inacceptable"

Principal allié d'Israël, M. Trump, qui a soulevé un tollé international avec son projet de placer Gaza sous contrôle américain et de déplacer ses habitants notamment vers l'Égypte et la Jordanie, a reçu mardi 11 février le roi Abdallah II de Jordanie.

Le souverain s'est dit prêt à accueillir 2.000 enfants malades de Gaza, mais a réitéré sa "ferme opposition" à tout déplacement des Palestiniens.

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, également attendu prochainement à la Maison Blanche, a lui aussi réaffirmé le droit des Palestiniens "à vivre sur leurs terres".

Israël "n'a pas été en mesure de nous pousser hors de ce pays, et Trump n'y parviendra pas non plus", affirme Ismaïl Shehada, un habitant de Gaza-ville, pour qui "les menaces" du président américain, sont "irréalistes".

La diplomatie égyptienne a annoncé vouloir "présenter une vision globale pour la reconstruction" de Gaza.

Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a jugé "inacceptable pour le monde arabe" de déplacer les Gazaouis.

Et la Chine a dit son opposition à un "déplacement forcé" des Gazaouis.

"Une immense tragédie"

Dans les décombres d'un immeuble bombardé à beit Lahia, dans le Nord de la bande de Gaza, le 11 février.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Si le Hamas ne libère pas nos otages d'ici à samedi midi, le cessez-le-feu prendra fin et [l'armée israélienne] reprendra des combats intenses jusqu'à ce que le Hamas soit définitivement battu", a averti mardi 11 février le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, sans préciser s'il parlait de tous les otages ou du petit groupe censé être libéré.

Le mouvement palestinien a répondu qu'il restait "attaché" à l'accord de trêve.

Donald Trump a affirmé "ne pas croire" que le Hamas respecterait la date limite de samedi.

Donald Trump dans le Bureau ovale à Washington le 10 février.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le ministre israélien d'extrême droite Bezalel Smotrich a appelé Benjamin Netanyahu à s'aligner sur le président américain pour exiger la libération de "tous" les otages.

Cette exigence va plus loin que les termes de l'accord de trêve, qui prévoit dans sa première phase de six semaines la libération de 33 otages au total, en échange de 1.900 Palestiniens.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé le mouvement islamiste à poursuivre les libérations, afin d'éviter "une reprise des hostilités à Gaza qui conduirait à une immense tragédie".

Sur 251 personnes enlevées lors de l'attaque du 7-Octobre, 73 sont toujours otages à Gaza, dont au moins 35 mortes, selon l'armée israélienne.

Le gouvernement israélien a jusque-là refusé de reprendre les négociations sur la deuxième étape du cessez-le-feu, censée conduire à la libération de tous les otages et à la fin définitive de la guerre.

La troisième et dernière phase est dédiée à la reconstruction de Gaza, un gigantesque chantier de plus de 53 milliards d'USD selon l'ONU.

Bâtiments détruits à Beit Lahia, dans le Nord de la bande de Gaza, le 11 février.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.210 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes.

L'offensive israélienne menée en représailles à Gaza a fait au moins 48.219 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

AFP/VNA/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top