L’escrime et l’inquiétude de maintenir sa position

L’escrime a longtemps été une discipline phare du sport vietnamien, mais elle est aujourd’hui confrontée au risque d’un déclin en raison de la réduction significative du nombre de compétitions nationales ces dernières années.

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Jusqu’à présent, aucun escrimeur vietnamien n’est parvenu à valider son billet pour les JO de Paris 2024.
Photo : VNA/CVN

Pour les escrimeurs, deux options permettent de se qualifier pour les Jeux olympiques (JO) de Paris 2024 : accumuler des points via le système de compétitions organisées par la Fédération internationale d’escrime, ou participer aux éliminatoires continentales de ces jeux. Participer fréquemment à des compétitions internationales est le moyen optimal d’acquérir expérience et maturité.

Toutefois, les contraintes budgétaires limitant la participation à des compétitions internationales empêchent les escrimeurs vietnamiens d’évoluer sur ce circuit. Ils n’ont pas pu participer à des événements majeurs tels que la Coupe du monde d’escrime 2024 en Italie, ou la Coupe d’escrime de sabre en Allemagne en février dernier.

En conséquence, la possibilité de se qualifier via le classement mondial s’évanouit, laissant comme seule option la participation à la phase de qualification olympique régionale en Asie.

Le Vietnam a obtenu quatre places aux JO de 2016 à Rio de Janeiro (Brésil), mais n’a eu aucun représentant aux JO de Tokyo en 2020. Actuellement, le staff technique de l’escrime est incertain quant aux chances de qualification de ses athlètes.

Cette situation a conduit à exclure six escrimeurs de la liste des sportifs bénéficiant d’un investissement majeur. Ils sont contraints de s’entraîner uniquement dans le pays et de suivre à distance la progression de leurs concurrents régionaux qui participent à des compétitions internationales.

Paradoxe du système de compétitions

Outre le défi posé par le manque d’opportunités de participer à des événements régionaux, les escrimeurs vietnamiens n’ont que les Championnats nationaux comme compétition dans l’année. C’est un paradoxe inhérent au système de compétition national, où le nombre d’épreuves ne peut être réduit davantage.

L’escrime nécessite un équipement spécifique pour garantir la sécurité des pratiquants.
Photo : VNA/CVN

Avant 2023, le pays organisait annuellement plusieurs compétitions pour les jeunes telles que les Championnats nationaux juniors d’escrime, U23 ou la Coupe des clubs... Cependant, le fait que l’escrime n’a organisé qu’une seule compétition nationale en 2023 ne résulte pas uniquement de moyens financiers limités, mais aussi d’un manque de coordination entre la discipline et les autorités locales potentiellement organisatrices.

Selon les experts, organiser au minimum trois compétitions par an est encore considéré comme insuffisant si l’on souhaite réellement développer et élever le niveau des escrimeurs. L’escrime étant un sport de combat, c’est seulement à travers la compétition directe que l’on peut acquérir de l’expérience. S’entraîner seul et participer à des compétitions internes ne suffiront pas à améliorer les compétences techniques.

De plus, ces compétitions offrent aux athlètes la possibilité de remporter de l’argent pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille, ce qui les motive également à poursuivre leur passion sportive.

“En observant le système de compétition dans des pays voisins comme la Thaïlande ou Singapour, où ils organisent au moins trois compétitions par mois et créent les meilleures conditions pour les différentes catégories d’âge, nos escrimeurs rêvent de la même chose. C’est aussi la raison pour laquelle ils accusent un retard en termes de technique et d’expérience en compétition par rapport à leurs adversaires”, a déploré Pham Anh Tuân, entraîneur en chef de la sélection nationale d’escrime.

Une mince lueur d’espoir

En 2024, l’équipe nationale a entamé son entraînement dès le 1er janvier dans le but de se qualifier pour les JO. Parmi les six escrimeurs les plus prometteurs, deux sont attendus pour créer la surprise : le doyen Vu Thành An (sabre) et Nguyên Minh Quang (fleuret).

Selon le staff vietnamien, les meilleurs escrimeurs asiatiques dans chaque épreuve ont déjà obtenu leur qualification olympique. L’opportunité s’ouvrira donc aux escrimeurs vietnamiens, kazakhs ou de Hong Kong (Chine). Chaque épreuve verra environ cinq à six athlètes se disputer le billet pour Paris, rendant la compétition extrêmement féroce.

Pour que l’escrime vietnamienne puisse se distinguer de ce groupe, nous devons mettre en place un plan d’entraînement précoce. Le niveau technique des escrimeurs peut être considérablement amélioré après une ou deux compétitions à l’étranger.

L’escrime s’efforce actuellement de se préparer au mieux pour les prochaines compétitions, en investissant dans des équipements et en allouant des budgets pour les entraînements et les compétitions internationales... En particulier, la nouvelle décision de la capitale qui offrira un soutien de 17 millions de dôngs par mois pour les escrimeurs de Hanoï qui se qualifieront pour les JO, leur ouvre également l’espoir de concourir pour eux-mêmes, leur famille ainsi que pour la gloire de leur pays.

Phuong Nga/CVN

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