Au moment où les dirigeants conservateurs européens réunis parallèlement à Helsinki peinent à s'entendre sur des mesures de renforcement de la stabilité de la zone euro, les socialistes ont affiché un programme de solidarité avec les pays pris dans la tourmente de la crise de la dette (Grèce, Irlande...) ainsi qu'avec les pays d'Afrique du Nord en voie de démocratisation (Tunisie, Égypte, Libye), selon Poul Rasmussen, chef du Parti socialiste européen (PSE). "Nous avons développé un plan alternatif au plan Sarkozy-Merkel, qui permet de créer huit millions d'emplois en Europe tout en assurant à peu près le même assainissement des finances publiques que le pacte de compétitivité" prôné par les conservateurs, a déclaré à la presse M. Rasmussen qui présidait une réunion de plus de vingt dirigeants des partis socialistes d'Europe.
Le PSE demande notamment la création rapide d'une taxe de 0,05% sur les transactions financières en Europe pour que les marchés "responsables de la crise" commencent à "rembourser", a expliqué M. Rasmussen.
Les socialistes européens veulent aussi la création d'une "agence de stabilité qui émettrait des euro-obligations" en vue d'une "gestion commune d'une partie déterminée de la dette publique et d'investissements transfrontaliers", a-t-il ajouté.
Ils demandent en outre plus de temps pour que la Grèce puisse rembourser l'emprunt de 110 milliards d'euros contracté en mai et un abaissement des taux d'intérêts consentis à la Grèce et à l'Irlande par ses créanciers (UE et FMI). "Nous avons pris trois décisions à l'unanimité sur des sujets sur lesquels nous étions divisés il y a deux ans, lorsque (le Premier ministre socialiste grec) Georges Papandreou est venu à Bruxelles demander la solidarité de l'Europe", s'est félicitée la Première secrétaire du Parti socialiste français Martine Aubry.
Lors des sommets cruciaux pour l'avenir de l'euro, prévus à Bruxelles le 11 mars, puis les 24 et 25 mars, "la droite continuera à faire pression pour imposer son programme injuste" (...) "qui consiste à réduire les budgets et à étouffer la croissance" et à "empêcher la sortie de crise", a fustigé le PSE.
AFP/VNA/CVN