"Une hausse durable des prix du pétrole et d'autres matières premières représenterait une menace tant pour la croissance économique que pour la stabilité des prix, en particulier si cela devait entraîner un arrimage moins bon des attentes d'inflation", a déclaré M. Bernanke devant des élus.
Néanmoins, "le plus probable est que la hausse récente des prix des matières premières entraîne au pire une accélération légère et temporaire de l'inflation au niveau des consommateurs", a ajouté le président de la Réserve fédérale, qui s'exprimait devant la Commission bancaire du Sénat pour la présentation du rapport semestriel de son institution sur la politique monétaire. "Cette perspective est conforme aux prévisions des membres du Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) et de la plupart des prévisionnistes privés", a-t-il ajouté.
M. Bernanke a répété aux élus que le FOMC restait "résolument déterminé à assurer la stabilité des prix", et a affirmé que le risque de déflation - qui donnait des sueurs froides à la Fed il y a seulement quelques mois - était "devenu négligeable".
Concernant la conjoncture générale de l'économie, M. Bernanke, a dit avoir "quelques raisons d'être optimiste" pour l'emploi à court terme mais n'a pas franchement modifié son opinion exprimée à plusieurs reprises en février : les choses s'améliorent, mais la reprise n'est toujours pas "vraiment établie".
"Nous voyons vraiment quelques raisons d'être optimistes pour le marché de l'emploi dans les quelques trimestres à venir", a-t-il dit, citant "la baisse notable du taux de chômage observée en décembre et janvier, la chute des nouvelles inscriptions au chômage et l'amélioration des projets d'embauches des entreprises".
Pour autant, a-t-il ajouté, "tant que nous ne verrons pas une période prolongée d'embauches plus vigoureuses, nous ne pourrons pas considérer que la reprise est vraiment établie".
Le président de la Réserve fédérale a répété son pronostic selon lequel les États-Unis pourraient avoir besoin de "plusieurs années" pour récupérer les quelque 8,7 millions d'emplois qu'ils ont perdu à cause de la crise.
Le taux de chômage officiel américain a chuté de 0,8 point entre fin novembre et fin janvier, où il s'est établi à 9,0%. Comme en février, M. Bernanke a estimé que la croissance économique des États-Unis devrait s'accélérer quelque peu en 2011 par rapport à 2010, où elle a atteint 2,8%.
AFP/VNA/CVN