Ainsi a pris fin une période de 21 mois consécutifs de chômage au-dessus de 9%, inédite dans les annales du ministère, qui remontent jusqu'à 1948. En décembre et janvier, le chômage avait chuté sur deux mois comme jamais en un demi-siècle, et la prévision médiane des analystes donnait le taux en légère hausse en février, à 9,1%.
La baisse dont témoignent au contraire les chiffres officiels a été rendue possible par une progression des embauches sans équivalent depuis mai 2010.
Selon le ministère, 192.000 emplois nets ont été créés en février. C'est trois fois plus qu'en janvier -où les embauches pourraient avoir souffert du mauvais temps hivernal- et un peu plus que le pensaient les analystes.
Avec 222.000 embauches nettes, le secteur privé a été particulièrement dynamique, alors que le secteur public perdait des emplois pour le quatrième mois de suite.
La Maison Blanche a estimé que "la forte baisse du taux de chômage et la tendance générale des indices économiques (... était) encourageante", et a voulu y voir le signe que sa politique créait "les conditions nécessaires à une croissance et des créations d'emploi soutenus".
Eric Cantor, le chef de la majorité républicaine à la Chambre des représentants, a jugé lui aussi que les chiffres du ministère étaient "encourageants", mais il a répété son credo : seule une réduction des dépenses publiques permettra de créer "davantage d'emplois dans le privé".
Le gouvernement a insisté sur le fait que la reprise du marché du travail, entamée en février 2010, était encore loin d'être achevée. Le pays n'a retrouvé que 1,3 million d'emplois sur les quelque 8,7 millions perdus pendant la crise. Le président de la banque centrale (Fed), Ben Bernanke, avait indiqué le 1er mars avoir "quelques raisons d'être optimiste" pour l'emploi à court terme, mais prévenu qu'il faudrait vraisemblablement plusieurs années pour que la situation revienne à la normale.
AFP/VNA/CVN