"À ce stade, nous ne prévoyons pas (...) qu'au niveau où ils se trouvent", les cours du pétrole "fassent dérailler la reprise", a déclaré M. Goolsbee, président du Cercle des conseillers économiques du président des États-Unis (CEA) lors d'un point de presse téléphonique. "Nous continuons de surveiller les événements au Moyen-Orient et les marchés des hydrocarbures car les prix des combustibles ont un effet négatif sur l'économie lorsqu'ils sont élevés", a-t-il néanmoins estimé.
Dans un entretien accordé à l'agence Bloomberg, le secrétaire au Trésor américain, Timothy Geithner, avait estimé un peu plus tôt que l'économie mondiale était "dans une position bien plus forte" qu'avant la reprise "pour faire face à une hausse des prix du pétrole". "Les banques centrales ont beaucoup d'expérience quand il s'agit de gérer ce genre de choses", avait ajouté le ministre.
La répression meurtrière du soulèvement populaire en Libye et la remise en question de l'autorité du roi de Bahreïn après la chute du président égyptien Hosni Moubarak et de son homologue tunisien Zine El Abidine Ben Ali ont fait flamber les cours du pétrole à des niveaux qu'ils n'avaient plus connu depuis plus de deux ans.
Le 23 février, le prix du baril de Brent de la mer du Nord est monté au-dessus de 110 dollars à Londres, et, à New York, le "light sweet crude" a atteint 100 dollars pour un baril.
Cette flambée des cours suscite des craintes pour la reprise de l'économie et le niveau des prix dans les pays consommateurs, certains analystes évoquant un retour de la stagflation, combinaison de croissance économique faible ou nulle et d'inflation forte qui avait suivi le premier choc pétrolier (1973).
Les cours du brut ont atteint des niveaux inédits depuis deux ans hier sur les marchés en Asie. Dans les échanges matinaux, le baril de "light sweet crude" pour livraison en avril gagnait un dollar à 99,10 USD. Celui du Brent de la mer du Nord pour livraison en avril s'appréciait de 85 cents à 112,10 USD. "L'inquiétude va au-delà de la Libye, qui est un producteur relativement modeste, et concerne les plus gros producteurs qui pourraient aussi être affectés par le risque de contagion des révoltes", a estimé Victor Shum, analyste chez Purvin and Gertz à Singapour.
Le 23 février, les prix du pétrole ont de nouveau bondi, le baril atteignant 100 dollars à New York et dépassant 110 dollars à Londres, des seuils inédits depuis plus de deux ans, alors que l'insurrection meurtrière prenait de l'ampleur en Libye.
AFP/VNA/CVN