Lutte contre la crise de la dette : les chantiers dans la zone euro

L'Europe a mis en chantier et en débat plusieurs mesures pour lutter contre la crise de la dette.

Une possibilité de sauvetage des pays en difficultés

L'actuel Fonds européen de stabilité financière (FESF) n'a été créé l'an dernier que pour trois ans.

Les débats portent à la fois sur son éventuel renforcement et sa substitution en 2013 par un Mécanisme de stabilité financière (ESM) permanent. Sur le plan financier, il y a un accord de principe pour doubler la capacité effective de prêts du futur mécanisme, à 500 milliards d'euros. Aucune décision n'est prise en revanche sur les outils à mettre à sa disposition, notamment l'option de racheter directement sur le marché la dette des pays en difficultés.

Une meilleure discipline budgétaire et coordination économique

Les politiques économiques doivent converger davantage, pour éviter une "Europe à deux vitesses", bons élèves du "centre" contre mauvais élèves en "périphérie".

Nécessaire pour dépasser le stade purement monétaire de l'intégration européenne, cela touche à des dossiers sensibles (fiscalité, systèmes sociaux), d'où des réticences. Le "Pacte de compétitivité" proposé par l'Allemagne et la France est perçu par certains comme un "diktat" inacceptable.

Le Pacte de stabilité, qui encadre les finances publiques européenne, doit être renforcé pour punir aussi le dérapage de la dette, et plus seulement du déficit. Les critères des procédures pour dette excessive sont une question centrale.

Plusieurs points restent à régler sur les sanctions financières : nature (amendes et/ou dépôts bloqués), automaticité (la BCE et les eurodéputés veulent limiter les marges de manoeuvres politiques), possible plafonnement, reversement éventuel des sommes collectées au Fonds de sauvetage pour les pays en difficultés.

Plusieurs pays d'Europe de l'Est, emmenés par la Pologne, réclament aussi la prise en compte du coût de la réforme de leurs systèmes de retraite.

À partir de cette année, les pays doivent faire viser les grandes lignes de leur budget national à Bruxelles avant adoption. Objectif : détecter plus vite d'éventuels problèmes.

Le cas particulier des banques
Les aides publiques dont elles ont bénéficiées ont fait dériver les déficits publics de tous les pays, leurs difficultés ont provoqué la crise irlandaise et nourrissent l'inquiétude en Espagne. Les "tests de résistance" de l'été dernier, censés vérifier leur solidité, ont été jugés trop laxistes.
Seulement 7 banques sur 91 ont échoué et ils n'ont pas vu venir la crise irlandaise. L'édition 2011 inclura, sous une forme ou une autre, une évaluation de la liquidité et le risque de faillite d'un État.
Il faudra assurer ensuite d'éventuelles recapitalisations ou restructurations. À plus long terme, plu- sieurs chantiers sont ouverts en Europe pour limiter les risques pris par les banques, améliorer leur solidité, voire gérer leur faillite.

AFP/VNA/CVN

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