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| Une femme examinant une paire de lunettes Rokid dotées d'un écran et d'une caméra utilisant l'IA et la réalité augmentée (RA), lors d'une présentation le 13 novembre à Hangzhou, dans la province du Zhejiang, en Chine. |
| Photo : AFP/VNA/CVN |
Ce boom intervient alors qu’un nombre croissant d’entreprises, chinoises comme étrangères, tentent de s’implanter sur ce marché en plein essor, soutenu par les avancées fulgurantes de l’intelligence artificielle (IA).
Après des années de déceptions, ces lunettes connaissent un renouveau mondial dominé par Meta. Mais en Chine, une multitude d’acteurs - d’Alibaba et Xiaomi aux start-ups Rokid et XREAL - cherchent à combler leur retard. "Les avantages de la Chine sont évidents : l’écosystème et la chaîne d’approvisionnement sont ici", souligne Misa Zhu, Pdg de Rokid. Les services de Meta étant inaccessibles sans VPN, les entreprises locales bénéficient d’un net avantage sur le marché intérieur, où les ventes pourraient croître de 116% en 2025 selon IDC.
La technologie étant omniprésente dans la vie quotidienne chinoise, plusieurs marques accélèrent leur développement. Xiaomi fait figure d'"outsider" : ses premières lunettes IA se sont hissées en troisième position des ventes au premier semestre 2025, en seulement une semaine de commercialisation. Rokid attire également l’attention après avoir levé plus de 4 millions de dollars sur Kickstarter. Son fondateur affirme "observer et apprendre" des géants mondiaux, tout en proposant une stratégie flexible : permettre l'utilisation simultanée d'applications chinoises et étrangères, contrairement à Meta qui impose un écosystème fermé.
Rokid mise aussi sur des fonctionnalités avancées, comme la traduction simultanée avec sous-titres affichés à l’intérieur des verres. À l’étranger, la domination de Meta reste toutefois écrasante : Ray-Ban Meta représente 73% du marché mondial au premier semestre 2025. Leur succès repose sur un design quasi indiscernable de lunettes traditionnelles, un critère jugé essentiel par les consommateurs, selon Wu Tianhao, 25 ans.
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| Misa Zhu, Pdg et fondatrice de Rokid, s'exprimant lors d'une présentation des nouvelles lunettes Rokid, fruit d'une collaboration avec Bolon, à Hangzhou, dans la province du Zhejiang. |
| Photo : AFP/VNA/CVN |
Les entreprises chinoises disposent d’une forte capacité d'adaptation et d’innovation, mais restent en retrait sur certaines technologies clés. "Les marques étrangères gardent l’avantage sur les composants de pointe", estime l’expert Zhu Dianrong. Gary Cai, vice-président de Rokid, reconnaît un "écart évident" pour les puces, mais considère que les différences entre modèles d’IA "se réduisent fortement".
Malgré l’engouement, l’adoption massive se heurte encore à des limites. "L’expérience utilisateur manque de fluidité", analyse Will Greenwald, du magazine PCMag. Les questions de vie privée demeurent également cruciales : ces lunettes, capables d’enregistrer discrètement, pourraient soulever de nouveaux défis réglementaires.
Pour Misa Zhu, pourtant, l’avenir est tracé : "Aujourd’hui, nos lunettes IA sont des accessoires du téléphone. Mais bientôt, ce seront les téléphones qui deviendront des accessoires des lunettes".
AFP/VNA/CVN



