Le secteur de l'énergie éolienne du pays a une capacité actuelle de 1,4 gigawatts, qui devrait être multiplié par huit en deux ans, selon l'Association brésilienne d'énergie éolienne ABEeolica.
Et une étude de l'Institut de recherche sur l'énergie émergente IHS prévoit que le Brésil, principal marché d'énergie éolienne d'Amérique latine, aura une capacité installée de 31,6 gigawatts en 2025.
En août dernier, lors d'une des ventes aux enchères régulières organisées par l'État, les propriétaires de 44 parcs éoliens du Brésil ont remporté 39% de la capacité totale offerte, proposant pour la première fois un prix moyen (99,58 reais, 62,91 dollars) au megawatt-heure inférieur à ceux de deux projets au gaz
(103,2 reais) et d'un projet hydro-électrique (102 reais).
Le principal potentiel se trouve dans le Nord-Est du pays, surtout dans les États de Bahia, Rio Grande do Norte et Ceara, qui bénéficient de vents réguliers. La plupart des parcs éoliens sont situés sur terre.
Moindre coûts de production, subventions gouvernementales (depuis 2004) et demande croissante d'énergie..., l'éolien au Brésil attire un nombre croissant d'entreprises étrangères.
Wobben Windpower, filiale du groupe allemand Enercon, a installé sa première fabrique de turbines éoliennes dans les années 1990 et espère monter 22 parcs éoliens pour une production totale de 554 MW, fin 2012.
Ont suivi l'espagnol Gamesan, l'argentin Impsa, l'allemand Siemens, le danois Vestas -principal fabricant de turbines éoliennes du monde-, GE Wind (une branche de GE Energy, filiale de l'américain General Electric) et l'indien Suzlon.
Le dernier à rejoindre le secteur a été le groupe français Alstom qui a inauguré mercredi dernier une usine de construction de turbines éoliennes près de Salvador de Bahia (Nord-Est), sa première en Amérique latine, destinée au marché intérieur brésilien et à l'export.
Alstom veut croquer une part de 40% du secteur éolien brésilien, identique à sa part actuelle dans le secteur hydroélectrique, principal pourvoyeur actuel d'électricité.
"On ne va pas y arriver demain, mais dans 10-15 ans, c'est possible. On est très ambitieux, non seulement au Bresil, mais également dans tout le reste de l'Amérique Latine", dit Philippe Delleur, président d'Alstom/Brésil, lors de l'inauguration de l'usine. Il explique miser sur une stabilisation des coûts de production : "Ils ont beaucoup baissé ces derniers temps, ce qui était utile pour créer l'industrie. Mais on espère que le marché va se stabiliser autour de prix qui correspondent à la rentabilité de notre investissement".
Outre les étrangers, des entreprises brésiliennes (Desenvix, Dobreve, Renova et CPFL) sont également actives. Desenvix a investi 223 millions de dollars dans le premier parc éolien de la région de Bahia, qui commencera à fonctionner à Brotas Macaubasa, à 600 km à l'Ouest de Salvador, début 2012.
Et Renova prévoit de produire à partir de juillet prochain 294 MW dans 14 parcs au Sud-Ouest de Bahia, dans ce qui sera le plus grand complexe d'énergie éolienne du pays.
AFP/VNA/CVN