Les banques centrales volent au secours de la zone euro

Les principales banques centrales mondiales ont uni leurs forces le 30 novembre pour offrir un peu d'oxygène à la zone euro et à son secteur bancaire qui menace de se gripper à cause de la crise de la dette.

La Banque centrale européenne (BCE), la Réserve fédérale américaine (Fed), la Banque du Canada, la Banque d'Angleterre, la Banque du Japon et la Banque nationale suisse ont annoncé à la mi-journée une action concertée pour soulager le système financier.

Elles avaient déjà effectué un geste semblable pendant la crise financière de 2008 et plus récemment à la mi-septembre, mais entre temps, la crise de la dette n'a cessé d'empirer et menace désormais tous les pays de la zone euro ainsi que l'économie mondiale.

Pour le secteur bancaire, cette aggravation de la crise se traduit par une perte de confiance généralisée, conduisant les établissements à ne plus se prêter entre eux et in fine à geler les prêts aux entreprises et aux ménages. Ce qui du coup déprime l'activité économique et accroît le risque de récession. Un cercle vicieux.

Afin d'atténuer ces tensions, les six grandes banques centrales sont notamment convenues de faciliter et d'étendre jusqu'en février 2013 les échanges de devises entre elles, ainsi que, pour certaines, de poursuivre leurs opérations de refinancement sur trois mois jusqu'à nouvel ordre.

La BCE va ainsi pouvoir fournir des yens, des francs suisses ou des dollars canadiens aux établissements financiers de la zone euro, en plus des dollars. Ils en manquent cruellement.

Objectif : que les banques européennes puissent s'approvisionner en devises et notamment en dollars pour continuer à prêter aux ménages et aux entreprises.

Cette action a entraîné un rebond immédiat des Bourses qui ont terminé largement dans le vert. Paris s'est envolée de 4,22%, Francfort de 4,98%, Londres de 3,16%, Madrid de 3,96% et Milan de 4,38%, tandis que l'euro est repassé un moment au-dessus de 1,35 dollar.

À New York, le Dow Jones a signé sa meilleure progression depuis mars 2009 (+4,24%) et le Nasdaq a bondi de 4,17%.

Les bourses asiatiques ont fait de même à l'ouverture hier : Sydney près de 3%, Tokyo 2,47%, Séoul 3,46%, et surtout Hong Kong avec un bond de 5,72%. Mais le répit pourrait ne pas durer car la zone euro peine toujours à trouver un pare-feu solide face à la crise de la dette.

Le temps presse avant un sommet une nouvelle fois très important des dirigeants européens dans 10 jours, les 8 et 9 décembre, où il sera question de revoir complètement les règles du jeu budgétaire dans l'Union monétaire. "Nous entrons dans une période critique de 10 jours pour parvenir à une réponse à la crise que connaît l'Union européenne", a averti le 30 novembre Olli Rehn, le commissaire européen aux Affaires économiques, en marge d'une réunion des ministres des Finances de l'UE à Bruxelles.

Le risque d'une "sanction" des marchés

Le chef du gouvernement italien Mario Monti a mis en garde, lui, contre le risque d'une "sanction" des marchés si les dirigeants européens ne parviennent pas à trouver une réponse d'envergure lors du sommet.

Le monde entier, inquiet du risque d'une déflagration économique planétaire, attend à cette occasion des résultats suite à plusieurs rendez-vous manqués ces derniers mois.

La zone euro lorgne à présent du côté du FMI, sachant que son Fonds de secours, le FESF, n'est pas en mesure de jouer pleinement le rôle escompté au départ de rempart pour enrayer la contagion et protéger singulièrement l'Italie et l'Espagne.

Doté initialement d'une capacité de prêts de 440 milliards d'euros, ce fonds ne parviendra pas dans l'immédiat à accroître sa puissance de feu au niveau de 1.000 milliards d'euros, comme promis, a reconnu mardi soir Jean-Claude Juncker, le chef de file des ministres des Finances de la zone euro (Eurogroupe).

Face à ce constat d'échec, la zone euro compte désormais sur un soutien plus appuyé du FMI et aussi indirectement sur la BCE pour jouer les pompiers.

L'institut monétaire est considéré par de nombreux économistes comme le seul rempart crédible mais il se refuse encore à faire plus pour la zone euro que de racheter en quantité limitée de la dette publique d'États en difficulté sur les marchés pour freiner la hausse de leurs taux d'emprunt.

Pourtant, la BCE a "une marge de manœuvre" car la stabilité des prix, qui constitue sa priorité, est assurée en Europe, a estimé le 30 novembre le ministre suédois des Finances, Anders Borg.

Parmi les options évoquées en marge de l'Eurogroupe le 29 novembre : la possibilité pour la BCE de prêter des fonds au FMI afin qu'il puisse ensuite aider les pays fragiles de la zone euro. Ce montage permettrait de contourner l'interdiction faite à la BCE de prêter directement aux États de l'Union monétaire, mais sur le plan juridique, la tâche promet d'être compliquée sachant que l'institut monétaire n'est pas membre du FMI.

Le FMI est prêt à soutenir l'Italie, à condition que la BCE contribue d'une manière ou d'une autre, a indiqué le 30 novembre une source proche du dossier. "Il n'y a pas de discussions aujourd'hui et il est prématuré de dire que le FMI prépare un plan", a-t-elle dit, "mais s'il fallait aider l'Italie, le FMI serait prêt à le faire".

Quant à la France, elle a vu sa note abaissée par la petite agence d'évaluation financière américaine Egan-Jones à "A", cinq crans en dessous du "triple A" des trois grandes du secteur, Standard and Poor's, Moody's et Fitch.

Egan-Jones table sur une dette publique à 108,6% du produit intérieur brut en juin 2012, et 117,1% en juin 2013, contre 100% en juin 2011.

AFP/VNA/CVN

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