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Gardes forestiers patrouillant dans la forêt de Pù Huông, province de Nghê An (Centre). |
Photo : VNA/CVN |
Selon Nguyên Viêt Phong, directeur adjoint de la Station de protection forestière de Nga My, les six villages répartis dans deux communes de Nga My et Xiêng My, district de Tuong Duong, sont peuplés par la minorité ethnique Thai qui vit princi-palement de l’agriculture, de l’élevage et de la forêt. Ces communautés pauvres exercent une pression constante sur la forêt, exposée aux risques d’empiètement.
“La patrouille et le contrôle forestiers constituent notre principale mission”, explique M. Phong. “Nous devons détecter et prévenir rapidement tout acte nuisible aux ressources forestières, comme l’abattage d’arbres à des fins agricoles, l’empiètement sur les terres forestières, ou le braconnage d’animaux sauvages”, ajoute-t-il.
Parcours escarpés pour protéger la forêt
Le terrain accidenté de la forêt de Pù Huông, avec ses nombreux cours d’eau profonds et ses montagnes escarpées, rend les patrouilles particulièrement difficiles. Pour atteindre les villages de l’ethnie Thai, les gardes forestiers empruntent des sentiers de terre étroits, à flanc de montagne, sous la canopée des arbres.
“Certaines patrouilles durent de trois à cinq jours”, raconte Trinh Duy Hung, garde forestier à la station de Nga My. “Nous devons être autonomes, dormir, vivre et manger dans des conditions difficiles. La pluie, la grêle, les orages et les crues compliquent souvent notre travail, déjà éprouvant et dangereux”, informe-t-il. “La nuit, il fait très froid en forêt”, poursuit M. Hung. “Nous devons faire des exercices pour nous réchauffer et pour éviter les piqûres d’insectes.Il nous est parfois arrivé de manquer de nourriture pendant de longues patrouilles, ce qui nous oblige à être économe et à partager ”.
“Pour accomplir cette mission, il faut vraiment aimer la forêt. C’est cet amour qui nous permet de mener à bien ces expéditions”, confie le garde forestier.
Heureusement, ces dernières années, les gardes forestiers ont reçu le soutien d’autres forces, des autorités locales et des populations riveraines. Cette collaboration a permis de protéger plus efficacement la forêt de Pù Huông, l’une des trois zones centrales de la Réserve de biosphère de l’ouest de Nghê An.
Bùi Huu Sy, directeur de la Station de protection forestière de Nga My, précise que son établissement est chargé de gérer la zone centrale de la Réserve naturelle de Pù Huông, qui couvre plus de 15.360 ha répartis sur deux communes.
La forêt à usage spécifique gérée par la station de Nga My est adjacente à la forêt de protection de la commune de Yên Tinh, du district de Tuong Duong, aux forêts à usage spécifique des communes de Diên Lam et de Châu Hoàn (district de Quy Châu), de Quang Phong (district de Quê Phong), de Bình Chuân (district de Con Cuông).
Selon le directeur, cette zone abrite des forêts primaires et se caractérise par un écosystème unique de la cordillère de Truong Son du Nord. Il présente une grande diversité de faune et de flore, avec de nombreuses espèces rares et menacées. La forêt de Pù Huông constitue également un maillon essentiel du corridor écologique reliant le Parc national de Pù Mat et la Réserve naturelle de Pù Hoat, formant la ceinture verte de la réserve de biosphère de l’ouest de Nghê An.
L’union fait la force
Un appareil GPS est utilisé pour la gestion des forêts. |
Photo : VNA/CVN |
Reconnue par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) comme Réserve mondiale de biosphère en septembre 2007, la Réserve naturelle de Pù Huông couvre plus de 46.460 ha répartis sur 15 communes de cinq districts montagneux de la province de Nghê An, dont plus de 40.000 ha de forêts à usage spécifique.
Près de 570 espèces animales y vivent, dont 69 répertoriées dans le Livre rouge du Vietnam, 51 dans la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) en 2020 et 36 dans la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES).
Il existe plus de 1.800 espèces végétales, dont 76 inscrites dans le Livre rouge du Vietnam et 15 dans la liste rouge de l’UICN en 2020.
La réserve de Pù Huông a actuellement atteint une couverture forestière de plus de 98% et son écosystème végétal est typiquement caractérisé par deux types de forêts : la forêt subtropicale de basse montagne et la forêt tropicale humide fermée à feuilles persistantes.
Elle est très diversifiée en termes d’habitat, de biologie et de richesse des espèces. On y trouve des arbres précieux comme le lim xanh (bois de fer vert), le pomu (fokienia), le sa mu dâu (Cunninghamia konishii), le mun (Diospyros mun), le go đo (Afzelia xylocarpa), ainsi que des animaux rares comme le macaque à face rouge, la tortue de montagne bordée, le faisan blanc, le loris, le gibbon noir pur, le gibbon noir à joues blanches, le langur gris et le faisan étoilé.
M. Sy fait savoir que ces derniers temps, la station et les autorités des communes de Nga My et Xiêng My ont mis en œuvre des solutions efficaces pour protéger la réserve, tels que l’augmentation du nombre de patrouilles forestières et la sensibilisation de la population à la prévention et au contrôle des incendies de forêt, la prévention des actes d’empiètement sur la forêt et l’interdiction stricte de tous les types de crimes liés aux armes, aux explosifs, au commerce et au transport de produits forestiers, ainsi qu’au braconnage d’animaux rares.
“La sensibilisation de la population à la protection des forêts s’est nettement accrue ces dernières années. Ils comprennent le rôle et l’importance des forêts et accompagnent les gardes forestiers dans leur gestion et leur protection”, ajoute-t-il.
Selon Luong Tuân Dung, président du Comité populaire de Nga My, les autorités locales accompagnent les gardes forestiers et les propriétaires lors des patrouilles et mettent en œuvre des projets forestiers dans la Réserve naturelle de Pù Huông afin de créer des moyens de subsistance durables aux populations ethniques.
Huong Linh/CVN