>> Quand les traditions culturelles sont enseignées à l’école
Représentation artistique lors du 8e Festival du café de Buôn Ma Thuôt, province de Dak Lak. |
Photo : VNA/CVN |
“Le Tây Nguyên conserve actuellement de nombreux patrimoines culturels matériels et immatériels d’une valeur historique et esthétique unique”, selon le Pr.-Dr. Trình Quang Phú, directeur de l’Institut de recherche et développement de l’Orient (Oriental Research Development Institute - ORDI), relevant de l’Union des associations scientifiques et technologiques du Vietnam (VUSTA).
Parmi ces biens précieux, on compte les nhà rông (maison commune), les nhà dài (maison longue), les đàn đá ou lithophones (instrument de musique en pierre), les fêtes, ainsi que le trésor de littérature populaire comprenant des épopées transmises de génération en génération.
L’un des héritages les plus célèbres est l’espace de la culture des gongs, inscrit en 2008 par l’UNESCO sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité (originellement proclamé en 2005). Si différents cuivres sont utilisés lors de certaines cérémonies, seul le gong est présent dans tous les rituels de la vie de la communauté et constitue le principal instrument cérémoniel. Le jeu du gong est considéré comme un langage de communication privilégié entre les humains, les divinités et le monde surnaturel.
Les gongs des hauts plateaux du Centre ne se distinguent pas seulement par la diversité et la spécificité des techniques d’exécution, mais ils symbolisent également la richesse culturelle des communautés ethniques indigènes, résultant de l’acculturation, de l’apprentissage et des échanges interculturels réciproques et continus, fondée sur les valeurs artistiques, historiques et de cohésion communautaire. Chaque famille possède au moins un gong qui témoigne de sa fortune, de son autorité et de son prestige, tout en lui assurant protection.
Autrefois, ces instruments n’étaient joués que pendant les fêtes, invitant les gens à se rassembler autour d’un feu, à siroter de l’alcool, à danser et à chanter ensemble.
Le Festival des gongs du Tây Nguyên a lieu chaque année dans ses cinq provinces - Dak Lak, Dak Nông, Gia Lai, Kon Tum et Lâm Dông - qui l’accueillent à tour de rôle.
Valoriser le patrimoine
Étroitement liée à la vie villageoise, la culture des hauts plateaux du Centre se caractérise par des fêtes traditionnelles uniques, tenues dans le vaste espace forestier et attirant la participation de toute la communauté, telles la bénédiction du nouveau riz, la cérémonie de mariage, la célébration de longévité.
La population du Tây Nguyên est passée de plus de 1,2 million de personnes appartenant à 18 groupes ethniques en 1976 à près de 6 millions issues des 54 ethnies du Vietnam, dont 53 minoritaires avec près de 2,2 millions de personnes (représentant plus de 37,5%), principalement originaires de la région montagneuse du Nord. Ces communautés ont apporté avec eux le patrimoine culturel de leur terre d’origine, enrichissant ainsi le trésor ethnique des hauts plateaux du Centre.
Les Muong de Hòa Binh ont été les premiers à s’établir à Dak Lak dans les années 1950. Actuellement, plus de 1.000 familles résident principalement dans la commune de Hòa Thang de la ville de Buôn Ma Thuôt (chef-lieu de la province de Dak Lak). Les Muong ont également une culture des gongs, tout comme les Ba Na, les Êdê et les Gia Rai. Lors des fêtes, les femmes de Hòa Thang se réunissent pour jouer du gong et transmettre d’anciens chants de leur groupe ethnique.
Installés au Tây Nguyên depuis les années 1950, les Thái préservent encore les caractéristiques culturelles uniques de leur ethnie, telles que la fête “Hạn Khuống” (une forme d’activités culturelles traditionnelles, incluant chant et conte) et le cithare “tính tâu” (un instrument à cordes pincées).
Dans les années 1980, les premiers H’mông sont venus s’établir d’abord dans la province de Gia Lai, apportant leurs connaissances et savoir-faire en matière de tissage manuel, de chant et de danse.
Dans la province de Dak Lak, les Tày et les Nùng vivent principalement dans les districts d’Ea H’leo, Cu M’gar, Krông Bông et le chef-lieu de Buôn Hô. Ils ont conservé un certain nombre de leurs fêtes ethniques comme le lông tông (descente au champ), un festival agricole unique de l’ethnie Tày… À cette occasion, les artisans se produisent en transmettant aux jeunes des chansons, des danses et des costumes traditionnels. Ils organisent également des jeux populaires pour enfants.
Libérer le potentiel
Les gongs, l’âme des ethnies du Tây Nguyên. |
Photo : VNA/CVN |
À Dak Lak, ces dix dernières années, un certain nombre de fêtes ont été tenues régulièrement en janvier, telles que celles du folklore de Viêt Bac de l’ethnie Tày, de Khai Ha (descente au champ) des Muong et la fête printanière du peuple Thaï…
Le mode de vie, le savoir-faire et les connaissances traditionnelles des communautés ethniques constituent le patrimoine culturel à découvrir au Tây Nguyên.
Selon une étude sur le développement durable du tourisme culturel dans les hauts plateaux du Centre, il est nécessaire de promouvoir un tourisme axé sur les ressources naturelles et la diversité des identités culturelles ethniques, compte tenu des conditions actuelles de la région. Parmi les valeurs culturelles du Tây Nguyên à mettre en avant figurent les fêtes traditionnelles, qui sont diverses et uniques. Si le potentiel du tourisme culturel est bien exploité, le nombre de ses visiteurs augmentera considérablement.
L’année dernière, la province de Lâm Dông en a accueilli 8,6 millions, tandis que Kon Tum, Dak Lak, Gia Lai et Dak Nông en ont respectivement reçus plus de 1,3 million, 1,16 million, 1,15 million et près de 700.000.
Huong Linh/CVN
Toutes les ethnies du pays représentées
Le Tây Nguyên comprend cinq provinces que sont (classées par ordre géographique du Nord au Sud) Kon Tum, Gia Lai, Dak Lak, Dak Nông et Lâm Dông. Située au carrefour des frontières entre le Vietnam, le Laos et le Cambodge, la région a une superficie de 54.640,6 km², représentant 16,5% du total national et abrite les 53 ethnies minoritaires du pays.